Avec l’essor du vélo électrique et du vélo en général comme moyen de transport, les autoroutes cyclables (pistes cyclables express, autoroutes cyclistes, voies cyclables rapides, etc) apparaissent comme une véritable solution pour désencombrer les abords des grandes villes et réduire les émissions de CO2 tout en offrant un moyen de transport rapide et sain à tous ses utilisateurs.
Qu’est-ce qu’une « autoroute pour vélo » ?
Une autoroute pour vélo est une piste cyclable rapide permettant de faire des trajets longs (autour d’une dizaine de kilomètre ou plus) et qui relie différents réseaux de pistes cyclables entre eux. Une autoroute pour vélo doit être large, pour permettre le dépassement entre cyclistes, et dissociée du réseau routier afin de subir un minimum d’intersections (construction de tunnels ou de ponts). Les plus abouties des autoroutes vélo bénéficient même d’aires aménagées proposant du matériel de dépannage et des zones de repos.
Les précurseurs
Ce sont principalement les pays d’Europe du Nord qui mènent le développement des autoroutes cyclables. Comptants déjà énormément de pistes cyclables et d’utilisateurs à l’intérieur de leurs villes, leur objectif est alors de relier les villes entre elles en proposant des pistes cyclables rapides réduisant les temps de trajet des usagers.
Pays Bas :
Les Pays-Bas, en tant que pays du vélo, furent évidemment pionniers dans le développement de pistes cyclables de type « autoroute » dès la fin des années 90. Les premières furent même construites le long d’autoroutes embouteillées afin de montrer aux conducteurs qu’il existe une solution plus rapide et plus écologique que la voiture. Aujourd’hui ces pistes cyclables rapides sont bien implantées dans le territoire, en particulier vers Amsterdam et dans le Brabant, et continuent de s’y multiplier. On voit même apparaitre des ronds-points aériens pour vélo qui séparent totalement le trafic cyclable du trafic routier et suppriment le risque de collisions.
Danemark :
Copenhague est bien placée pour disputer le titre de capitale mondiale du vélo tant la ville est aménagée en fonction des cyclistes. C’est ainsi que depuis le milieu des années 2000, les projets de type « autoroutes à vélo » ont fleuri afin de désenclaver le réseau cyclable de Copenhague en l’ouvrant à la banlieue et aux villes à proximité.
Allemagne :
La région de la Ruhr construit actuellement la plus grande autoroute pour vélo au monde. Celle-ci ralliera plusieurs tronçons déjà existants et devrait parcourir une dizaine de villes sur une centaine de kilomètres, de Duisbourg à Hamm en passant par Dortmund.
Royaume-Uni :
Londres a pris exemple sur les pays du d’Europe du Nord et voit l’autoroute cyclable comme un moyen de désengorger le centre-ville tout en réduisant les émissions de CO2. Pour les usagers, c’est aussi le moyen de contourner le péage urbain. Ainsi la capitale anglaise, qui a vu son nombre de cyclistes doubler en dix ans, a lancé 2 projets d’autoroutes cyclables, une allant d’Est en Ouest (sur une trentaine de kilomètres) et l’autre reliant le Sud au Nord (sur 5 kilomètres).
Belgique :
Grâce au succès de la HST-Route, l’autoroute vélo de 26kms créée pour relier le réseau cyclable de Louvain à celui de Bruxelles, les projets se multiplient en Belgique. Ainsi, les voies express pour vélo fleurissent tout autour de Bruxelles et dans le Nord-Ouest (région où les cyclistes sont particulièrement nombreux) pour relier le réseau belge à celui des Pays- Bas.
Norvège :
Avec pour objectif de réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, la Norvège a lancé en 2016 un plan national de créations de pistes cyclables à haute vitesse. Les 9 plus grandes villes du pays seront dotées d’une piste de ce type alors que la capitale Oslo en bénéficiera de 2. Précisions que la Norvège est un pays très concerné par la problématique écologique puisque c’est le pays où le taux de conducteurs de voitures « propres » (électrique ou hydrogène) est le plus élevé au monde.
Et en France ?
Paris :
Dans le cadre de son plan vélo, Paris a lancé en 2015 le plan REVE (Réseau Express Vélo) qui doit voir aboutir en 2020 un réseau de voies cyclables express de 45 kilomètres, permettant de rallier le Nord au Sud et l’Est à l’Ouest de la capitale. Depuis aout 2017, 4 kms (qui ont beaucoup fait parler d’eux) sont d’ailleurs déjà disponibles entre Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et le pont de Bir-Hakeim Paris, XVIe) en passant par les quais de Seine.
Grenoble :
Baptisé « chronovélo » le réseau de pistes cyclables express grenoblois a vu le jour en juin 2017 avec un premier tronçon de quelques kilomètres entre le cours Jean Jaurès et la piste cyclable olympique. D’ici 2020, la ville (particulièrement concerné par l’usage du vélo) a prévu de mettre en place 40 kms de réseau sur 4 axes principaux à disposition des cyclistes.
- Fontaine / Grenoble Centre / La Tronche / Meylan
- Saint-Egrève / Grenoble Centre / Saint-Martin-d’Hères / Campus
- Grenoble / Capuche / Echirolles / Pont de Claix / Jarrie / Vizille
- Grenoble Centre / Eybens
Strasbourg :
Comme Grenoble, Strasbourg est également une ville réputée pour son nombre de cyclistes. C’est même l’agglomération où il y en a le plus. Ainsi l’agglomération strasbourgeoise, peut-être inspirée par son voisin allemand, a également lancé un projet de pistes cyclables express baptisé REVE. Les objectifs sont de rallier la banlieue et les villes adjacentes au centre-ville sous forme de « périphérique » et de favoriser l’usage du vélo aussi en dehors du centre-ville. De nombreux tronçons sont déjà en place, reste à les relier d’ici 2020.
D’autres villes, comme Bordeaux ou Toulouse, entrent également dans la danse des autoroutes vélo avec des plans vélo votés récemment qui incluent le développement de ce type de pistes.