Un vélo électrique est basé sur une articulation de trois parties principales, la bicyclette elle-même (cadre, périphériques et transmission mécanique), le moteur et la batterie qui stocke nos chers petits électrons. Encore appelée « accu », la batterie d’un vélo électrique est en quelque sorte le réservoir d’énergie du système d’assistance.
Nous allons examiner la batterie dans cet article afin que vous puissiez mieux choisir ou comprendre le fonctionnement de votre (actuel ou futur) vélo électrique.
Quelle est l’énergie disponible dans une batterie de VAE ?
La batterie peut être assimilée au réservoir d’un vélo électrique. Ainsi, la quantité d’énergie disponible, ou « en stock » dans une batterie est exprimée en Wh*. Cette notion est à ne pas confondre avec la puissance du moteur qui dans tous les cas est légalement bridé à 250 W nominal.
Elle est le produit de son voltage multiplié par sa capacité en Ah.
Exemple : 36 Volts x 15 Ah = 540 Wh
Vous remarquerez que les appellations commerciales sont souvent des arrondis supérieurs.
Par exemple la batterie powerpack Bosch 400Wh correspond en réalité à 11 Ah x 36 V = 396 Wh.
Toutefois, il faut relativiser cet écart car ils sont toujours très légers.
Le poids de la batterie : un critère de choix ?
Le poids de la batterie dépend du nombre de cellules assemblées, donc de l’énergie stockée, mais également du type de boitier qui les protège.
Les variations de poids entre des batteries de même énergie stockée s’échelonnent entre 2 et 2,7 kg chez Bosch (35 %), 2,9 et 3,8 kg chez Yamaha (31 %). Mais rapporté au vélo électrique complet, cette variation est assez faible, 700 g ne représentant que 3 % d’un poids total de 23 kg, par exemple.
La chimie de la batterie
La totalité des fabricants a basculé ces dernières années vers la technologie Lithium-ion ou « Li-ion » qui propose une densité énergétique importante d’environ 200 Wh/ kg associée à une durée de vie élevée.
Cette technologie a aussi pour avantage de ne pas avoir d’effet mémoire. Ainsi, il n’est pas obligatoire de vider complètement la batterie pour pouvoir la recharger.
Différents types d’accumulateur Lithium
Parmi tous les accumulateurs Lithium, il faut savoir qu’il existe plusieurs types, en particulier :
- Li-ion ou Lithium-ion
- Li-Po ou Lithium-ion Polymere
- LiFePO4 ou Lithium fer phosphate
Il est aussi important de noter que la qualité des cellules diffère selon les marques.
Sécurité et fiabilité des batteries
La chimie des batteries de vélo électrique est classée matière dangereuse UN 3480 classe 9.
Afin de rendre stable et sécuritaire les batteries, les fabricants « sérieux » utilisent un système de gestion électronique des cellules qui permet d’éviter le moindre problème en particulier en cas de surchauffe.
C’est pourquoi les batteries représentent une part importante du budget d’un vélo électrique, du fait qu’elles sont extrêmement fiables et sécurisées avec des garde-fous électroniques. Par conséquent, il faut se méfier des trop petits prix de vélos électriques.
L’assemblage interne et le « casing » (boîte externe) de la batterie sont tout aussi importants pour que le produit soit conforme à la norme IP54 qui garantit la batterie étanche aux projections d’eau et à la poussière.
La résistance aux chocs est également primordiale vu l’utilisation exposée d’un vélo à assistance électrique et en particulier d’un VTT.
Recyclage d’une batterie de vélo électrique
A partir du 1er octobre 2017, les magasins se doivent d’accepter le retour de batterie de vélo électrique de leurs clients. Un collecteur de déchets mandaté par la société Corepile viendra récupérer les batteries en magasin.
Un mot sur les anciennes technologies de batterie :
Nous déconseillons fortement d’acheter un VAE avec batterie plomb ou Ni-cad. En revanche on peut encore trouver sur le marché de l’occasion des VAE en Ni-Mh. Des prestataires indépendants proposent d’installer des cellules neuves pour les batteries qui ne sont plus suivies par les fabricants.
L’autonomie de la batterie d’un VAE
Quels facteurs influencent l’autonomie de la batterie d’un VAE ?
L’autonomie de la batterie est intimement liée au vélo et dépend de nombreux paramètres et facteurs qui influent directement. Elle peut varier du simple au triple (et même plus) selon :
- Le profil du parcours (plat, relief modéré, fort relief)
- Le type de parcours (urbain : avec de nombreux arrêts/redémarrage qui sont énergivores, en campagne : plutôt fluide et linéaire, sur route en montagne avec un col où l’assistance électrique va solliciter à l’extrême la batterie sur une période soutenue encore en VTT avec des parcours où le dénivelé peut être très important au cumul).
- Le type et le poids du vélo : exemple d’un vélo hollandais de 28 kg avec une position du cycliste très droite qui offre une résistance à l’air importante / un vélo fitness de 18 kg avec une position plus aérodynamique.
- Le type de pneus (gomme, structure, taille et section), mais surtout le gonflage optimal des pneus ! Utiliser un vélo électrique avec des pneus sous-gonflés peut représenter une perte d’autonomie (en km) de 30%.
- Le climat et les conditions extérieures : avec le froid une batterie perd naturellement en autonomie. La température optimale étant entre 15 et 25°C.
Ainsi, pour donner un exemple, le parcours le moins énergivore serait celui d’un vélo électrique fitness léger roulant en rase campagne, sur le plat et sans arrêt ni redémarrage, avec des pneus correctement gonflés et une assistance en mode « Eco ». A l’extrême, le parcours le plus énergivore serait un parcours montagneux sur un revêtement irrégulier, sur un vélo doté de pneus larges et sous-gonflés de type Fatbike en mode d’assistance puissance maxi.
Calculer l’autonomie de la batterie d’un vélo électrique
Bosch a développé un outil en ligne tout à fait innovant : celui-ci permet de calculer l’autonomie de son vélo électrique : il s’agit de l’Assistant d’autonomie pour VAE Bosch
Quelle taille de batterie choisir ?
Comment choisir la puissance de la batterie de votre vélo électrique ? En fait, deux alternatives s’offrent à vous :
- Choisir la plus grosse batterie disponible avec le type de vélo qui vous correspond. Qui peut le plus peut le moins, il est prudent de choisir une batterie toujours un peu surdimensionnée au cas où.
- Choisir une batterie taillée juste à votre usage : le prix est plus doux, le poids aussi, et pour un cycliste, le rechargement régulier de la batterie n’est pas une contrainte majeure en général.
- Acheter une batterie secondaire : pour la randonnée itinérante ou les longues sorties VTT et même pour les vélos spéciaux de type vélo cargo qui sont très sollicités, cette option est à privilégier : les sorties seront plus longues et plus sereines !
La durée de vie de la batterie
La notion de durée de vie d’une batterie de vélo électrique s’exprime en nombre de cycles de charge (un cycle de charge = une charge/décharge complète de la batterie). Il ne faut pas confondre durée de vie de la batterie et autonomie possible en km avec une charge/décharge complète de la batterie qui diminue progressivement à l’utilisation et dans le temps.
- Dans une réalité d’utilisation quotidienne intensive, on observe une autonomie acceptable et bon usage des batteries entre 4 et 5 ans.
- Dans un usage extrême, les batteries peuvent durer jusqu’à 8 ou 9 ans, soit un équivalent de 1000 cycles.
Avec un recul de 8 ans sur les VAE, Benjamin, de Cyclable Montpellier, remarque que peu de personnes ont changé leur batterie sur les vélos électriques équipés de batteries de qualité comme les Bosch. Ce qui confirme les affirmations de Bosch qui annonce une durée de vie de 30 000 km. Ce qui correspond à 3750 km par an sur 8 ans.
Incidence du type de motorisation sur la durée de vie de la batterie
Benjamin remarque aussi que le type de motorisation a une incidence notable sur la durée de vie de la batterie. Une motorisation dans la roue avant ou arrière fonctionne souvent en mode on/off avec un manque de progressivité, ce qui sollicite plus brutalement la batterie. La durée de vie de la batterie s’en ressent. La position du moteur (roue avant, roue arrière ou pédalier) est donc un critère avant d’arrêter son choix.
Le temps de charge de la batterie
Le temps de charge dépend :
- de la capacité embarquée (exprimée en puissance Wh ou Ah) : « plus le réservoir est grand, plus il est long à remplir »
- de l’ampérage du chargeur : « plus l’ampérage est élevé, plus le temps de chargement est réduit »
Un chargeur de 2A sera suffisant pour les charges nocturnes, en revanche pour les randonneurs qui chargent à la volée en journée dans les bars, restaurants ou sur d’autres prises de passage, il faudra privilégier un vélo fourni avec un chargeur de 4A.
Temps de charge batterie Bosch
L’emplacement de la batterie
La batterie peut être positionnée à plusieurs endroits :
- Horizontalement inclus dans le porte-bagages
- Sur le cadre (derrière le tube vertical ou sur le tube horizontal)
- Intégration dans le tube diagonal
La position de la batterie est un critère important, en particulier si vous cherchez un vélo sportif et particulièrement agile pour se faufiler en ville : dans ce cas, la batterie sur le porte-bagages sera déconseillée. En effet, les masses situées à la verticale du pilote sont moins sensibles.
A savoir aussi que la batterie positionnée derrière le tube de selle augmente la longueur du vélo, ce qui rend le vélo stable mais moins agile.
L’intégration dans le cadre
La tendance pour 2018 est à l’intégration de la batterie dans la partie diagonale du cadre. L’effet esthétique est saisissant. Cette intégration confère un supplément de rigidité au cadre et une meilleure répartition des masses, ce qui rend le vélo plus dynamique. La batterie est également mieux protégée en cas de choc.
Cette intégration est une redite de l’histoire de l’automobile. On a rajouté des ailes puis des phares à la structure de l’auto initialement dépouillée. Les rajouts ont été progressivement intégrés ensuite.
L’avenir des batteries de VAE
Les bénéfices de la recherche massivement financée pour les batteries de voitures électriques vont continuer à ruisseler sur la technologie des batteries de VAE. La tendance est actuellement à l’augmentation de la puissance massique. Dans les années à venir le standard des batteries risque donc de passer à 600 Wh puis 700 Wh…
La technologie de « batterie métal » ou la mise au point d’une technologie encore confidentielle développée en laboratoire contribuera peut-être à créer une disruption. Ce qui permettra l’emport de 1000 Wh en conservant un poids similaire.
L’avenir est indubitablement électrique !