A la suite de l’annonce du Plan vélo national, en septembre dernier à Angers, par le Premier ministre, Edouard Philippe, la ministre des transports, Elisabeth Borne et le nouveau ministre de la transition écologique et solidaire François De Rugy, le gouvernement a présenté la Loi d’Orientation des mobilités (LOM), ce 26 novembre à Paris.
Une belle surprise : toutes les annonces faites dans le cadre du Plan Vélo sont maintenues. Et afin de « construire un véritable système vélo, robuste et efficace », comme le dit la FUB, nous avons tous un rôle à jouer !
Le Plan Vélo s’inscrit dans la Loi d’Orientation des Mobilité
Le gouvernement a présenté sa Loi d’Orientation des Mobilités tant attendue. Et c’est une belle nouvelle qui se confirme : toutes les propositions du Plan Vélo national, annoncées en septembre dernier sont retenues.
Ce constat met en avant pour la première fois que le gouvernement prend acte que les autres solutions de mobilité, dont le vélo tout particulièrement, sont à développer. Le document présentant les mesures-clés indique que « Le vélo est une solution à la fois propre et pas chère, il doit devenir un mode de déplacement à part entière« . L’objectif du gouvernement : « tripler sa part dans les déplacements d’ici 2024 ».
L’objectif est à travers ce Plan Vélo, et dans le cadre de la Loi d’Orientation des Mobilités, de lever les freins à l’utilisation du vélo.
Pour cela, chacun a un rôle à jouer ; Olivier Schneider, Président de la FUB, le souligne : « le rôle des collectivités est essentiel, tout comme celui des bailleurs ou encore des établissements scolaires, mais les parlementaires, les employeurs, les professionnels du cycle et les citoyens ont aussi un rôle essentiel à jouer ». La FUB propose d’ailleurs pour l’occasion un guide, « Plan vélo, mode d’emploi » à destination de l’ensemble des acteurs afin de co-construire un plan vélo efficace.
Cyclable s’inscrit pleinement dans cette dynamique en tant que « créateur de cyclistes », et a pu contribuer à sa manière à l’élaboration du Plan Vélo, projet démarré en 2016, grâce à l’impulsion de la FUB.
Plan vélo : quels axes de travail pour quels objectifs ?
L’objectif est ambitieux. La part modale du vélo est de 3% à ce jour et l’objectif est de le développer pour atteindre 9% en 2024.
Le Fonds national vélo sera doté de 350 millions sur 7 ans (50 millions chaque année) pour soutenir les collectivités locales pour développer et harmoniser la cohérence et la continuité des réseaux cyclables, notamment dans les zones les plus dangereuses pour les cyclistes.
Edouard Philippe souligne que « C’est la première fois que l’Etat se mobilise autant pour financer des infrastructures pour le vélo ».
Cet objectif passera par 25 mesures concrètes, et s’appliquera à travers 4 grands axes :
Le développement des infrastructures cyclables :
- Rénovation du réseau cyclable existant
- Création d’autoroutes à vélo
- Développement de réseaux cyclables structurants (ainsi que Grenoble est en train de concevoir son plan local Chronovélo, avec échéance en 2020) pour un maillage du territoire optimal.
Rouler à vélo en sécurité :
- Systématisation du « sas vélo » (espace présent au niveau des feux tricolores, en amont de la file de voitures. Celui-ci permet aux vélos de redémarrer avant les voitures et de pouvoir manoeuvrer en sécurité.
- Déploiement du double-sens cyclable sur toutes les zones 50 en agglomération (chaque ville décidera les rues concernées, pour exclure les axes dangereux).
La lutte contre le vol :
- Le marquage vélo avec un numéro d’identification de chaque vélo sera rendu obligatoire : cette mesure permettra de retrouver les vélos volés et de les restituer à leur propriétaire.
- Le développement de parkings sécurisés, dans les immeubles de bureau et d’habitation
- La généralisation des parkings sécurisés aux abords des gares par la SNCF.
La création d’un « forfait mobilité durable » :
- L’IKV disparaitra au profit d’un « forfait mobilité durable » qui élargirait le système à toutes les mobilités durables (prise en compte du covoiturage) et qui remplaceradonc à terme l’IKV avec un budget plus important (de 200 à 400€).
Le développement d’une culture vélo :
- Sensibilisation en milieu scolaire, par le projet « Savoir rouler » : chaque enfant rentrant en 6ème doit parfaitement être capable de rouler à vélo.
- Déploiement de plans de mobilité à vélo, pour que les enfants puissent venir à vélo à l’école.
Source : site Parlons Vélo
Plan vélo 2018 : un pas en avant pour les mobilités douces
Un sondage IFOP indique que 83% des Français sont favorables au développement du vélo sous toutes ses formes. La pratique du vélo comme moyen de déplacement se développe fortement en France.
La démarche de toute cette année passée aura aussi eu le mérite de fédérer encore plus les différents acteurs du vélo : Cyclable s’est engagée, tant au sein de l’Union Sport Cycle qu’auprès de la FUB, afin que ce Plan vélo puisse avoir les moyens de ses ambitions. En effet, l’objectif de tripler le nombre de déplacements à vélo à échéance 2024 ne pourra se faire sans actions engagées.
Le choix de la ville d’Angers pour ce rendez-vous autour de la mobilité est aussi un bon signe sur le contenu du Plan vélo : Angers a en effet adopté l’Indemnité kilométrique vélo (IKV) pour les agents de la ville, et plusieurs élus sont fortement engagés en faveur du développement du vélo. Son maire, Christophe Béchu, étant président de l’Agence française des infrastructures de transport (AFITF), l’organisme qui sera en charge du financement de ce « Plan vélo » à venir.
Gageons que la France va enfin, grâce à ce Plan National Vélo, rattraper son retard par rapport à ses voisins européens, qui développent des actions pour certains depuis 1997 (comme aux Pays-Bas).