Durant le confinement, le vélo s’est révélé un précieux allié pour certains. Mais la plupart des adeptes de la petite reine ont été contraints de remiser leur monture au garage durant cette période inédite ou du moins de limiter drastiquement leurs sorties. Au point de créer un manque. Mais pourquoi cette privation de guidon a-t-elle été si difficile à accepter ? Parce que le vélo est un symbole de liberté, bien sûr, mais aussi parce que par bien des aspects, il est garant d’équilibre et de bien-être. Chez Cyclable, nous en avons la conviction, pédaler rend heureux. Et voici pourquoi :
1. Le vélo ouvre l’esprit
Grands marcheurs, les philosophes grecs auraient-ils également loué les vertus de la bicyclette ? En tous cas, plusieurs de leurs homologues contemporains ont fait du vélo leur outil de réflexion. C’est le cas notamment du coureur cycliste professionnel Guillaume Martin, auteur du livre Socrate à Vélo, ou du romancier et historien Bernard Chambaz qui a publié un essai intitulé Petite philosophie du vélo.
A l’évidence, pédaler active le système cardiovasculaire, mais c’est manifestement aussi un excellent stimulant intellectuel. Le vélo est bon pour le cerveau. Plusieurs études montrent en effet les effets bénéfiques de la pratique sur les fonctions cognitives et la mémoire .
En panne d’inspiration ? Vous pourriez trouver l’idée lumineuse en enfourchant votre monture. A défaut, un trajet en selle sans parasitage intempestif sera propice à la concentration et vous permettra d’arriver au travail avec l’esprit clair.
2. Le vélo agit sur le moral
Si le vélo permet de penser mieux et plus vite, il constitue aussi un excellent moyen de se « vider la tête ». Pédaler dans de bonnes conditions apaise. C’est même une arme antistress reconnue comme indique cette étude québécoise qui a comparé l’état d’anxiété de 123 employés selon qu’ils empruntent la voiture, les transports en commun ou la bicyclette pour se rendre au travail. Un résultat qui pourrait en partie être expliqué par les conclusions de cette autre étude qui met en lumière les liens entre la pratique du vélo et la production de BDNF, une protéine responsable, entre autres, de la régulation de l’humeur.
Et bien d’autres effets chimiques s’opèrent dès lors que l’on monte en selle. La sécrétion d’hormones liées à l’effort comme l’endorphine génère un état de mieux-être immédiat. Le vélo pourrait donc agir comme un antidépresseur naturel. A plus long terme, l’activité physique régulière modifierait même les connexions neuronales, le câblage du cerveau en quelque sorte, et permettrait de prévenir certaines pathologies psychiques voire de participer à leur traitement.
3. Pédaler, c’est bon pour la santé
Bénéfique pour la tête, bénéfique également pour le corps ! La littérature scientifique qui met en évidence les vertus de la bicyclette sur la santé abonde. Sport porté aux effets traumatiques limités, le vélo, pratiqué de manière régulière, réduit les risques d’infarctus, de d’accident vasculaire cérébral, de diabète et même de certains cancers. Il prévient également le surpoids, l’ostéoporose et consolide le système immunitaire.
De quoi vieillir en meilleure forme comme le suggère cette étude menée sur 125 adultes âgés de 55 à 79 ans. Le vélo constitue donc un outil de santé publique particulièrement efficace. Des chercheurs ont d’ailleurs établi le lien entre le développement des réseaux cyclables en ville et la santé de la population.
De multiples bienfaits dont bénéficient également les utilisateurs de VAE qui reste un moyen de transport actif. Même électrique, le vélo est bon pour la santé ! Ajoutons qu’en cette période de confinement, il constitue l’un des modes de déplacement les plus efficaces pour respecter la distanciation sociale.
4. A vélo, fini les retards !
En milieu urbain, difficile d’aller plus vite qu’à vélo. C’est en tout cas ce que suggère l’Ademe : « Pour les trajets de moins de 5 km, le vélo est plus rapide […] Un cycliste roule à 15 km/h en ville, alors que la vitesse moyenne des véhicules est de 14 km/h ». De nombreuses expériences menées par des particuliers ou des journalistes parviennent à la même conclusion. La bicyclette, non soumise aux aléas de la circulation et aux problématiques de parking, devance très régulièrement la voiture. A l’abri des perturbations que peuvent connaître les transports en commun, elle a également le dessus sur le bus ou le métro. Un avantage qui va en s’amplifiant avec le développement des infrastructures cyclables (pistes, cédez-le-passage aux feux tricolores, double-sens cyclable) qui fluidifient le déplacement des cyclistes et leur permettent de gagner en efficacité, face aux deux roues motorisées notamment.
A vélo, quelles que soient les conditions, les temps de trajet varient très peu. Une fiabilité appréciable pour gérer au mieux son emploi du temps et réduire les retards.
5. Pédaler n’est pas risqué
La peur de l’accident, indéniablement, est l’un des freins les plus sérieux à la pratique du vélo en ville. En la matière, beaucoup de craintes non fondées et de préjugés circulent. Le risque doit pourtant être relativisé. Si effectivement la mortalité des cyclistes a augmenté entre 2014 et 2018 passant de 142 à 175 morts, la tendance est à la baisse si l’on analyse les données sur une période plus longue (400 en 1990, 255 en 2000 Source ONISR).
De plus, la hausse récente du nombre de victimes doit être interprétée au regard d’un autre chiffre, celui de la croissance du nombre de cyclistes. Et il augmente considérablement dans la plupart des grandes villes de France (+40% à Lille par exemple entre 2015 et 2018. Mais est-ce vraiment en ville que les accidents mortels sont les plus nombreux ? Seulement 1 sur 5 se produit sur le trajet domicile-travail et 61% surviennent hors agglomération lors de sorties de loisir. Pédaler en milieu urbain s’avère donc en réalité relativement sûr.
Et la multiplication de nombre d’aménagements cyclables dans le cadre de la crise du Covid-19 devrait encore améliorer la situation tout comme l’envolée attendue du nombre de cyclistes déjà évaluée à +44% à l’échelle nationale par rapport aux semaines précédant le confinement (+11% par rapport à 2019 sur la même période). En effet, selon le principe de la masse critique, plus il y a de vélos sur la route, moins il y a d’accidents mortels.
6. Pédaler, c’est économiser
Achat, carburant, parking, assurance, péage, entretien… En 2018, le coût annuel d’une voiture était estimé par l’automobile club entre 6000 et 10 000 euros. Rouler à vélo, en revanche, ne reviendrait en moyenne qu’entre 80 et 300 euros. Autrement explicité par l’Ademe, faire 10 km par jour à vélo coûte 100 € par an contre 1000 euros en voiture. Un rapport de 1 à 10 qui ne manquera pas d’interpeler les automobilistes qui utilisent essentiellement leur véhicule pour de courts trajets en ville.
Mais si le vélo permet de réaliser des économies à titre individuel, il est également avantageux pour la société toute entière. A débit identique, le coût d’une piste cyclable est 50 fois moindre qu’un métro et 200 fois moins élevé qu’une autoroute urbaine. S’il on prend en considération les effets en termes de pollution, de santé ou encore d’encombrement urbain, le vélo permet d’effacer des dépenses à hauteur de 16 centimes par kilomètre parcouru là où la voiture génère un coût de 16 centimes supplémentaires.
7. Pédaler, c’est bon pour la planète
La sobriété du vélo se vérifie également sur le plan environnemental. Pédaler, en effet, c’est être acteur de la lutte contre le réchauffement climatique. Si le bilan carbone de l’utilisation du vélo n’est pas nul (production, dépense énergétique du cycliste), il demeure très peu élevé comme le démontre cette étude de la fédération des cyclistes européens. Un cycliste émettrait ainsi 22 grammes de gaz à effet de serre par kilomètre parcouru contre 101 g pour le bus et 271 g pour la voiture. Mais l’usage de la bicyclette ne permet pas seulement de mieux respirer, il contribue à désengorger les villes et plus globalement à apaiser l’espace public. 80% des bruits émis en extérieur émanent en effet des transports.
Sans habitacle, le vélo permet par ailleurs de développer un rapport plus intime à son environnement. Silencieux, vif sans être trop rapide, il autorise un contact rapproché avec le monde, un tête-à-tête privilégié avec la nature que peu de moyens de locomotion offrent. Pédaler, c’est faire partie du paysage !
8. Le vélo est un plaisir simple et accessible à tous
A moins de souffrir d’une pathologie agissant sur l’équilibre, tout le monde peut monter en selle. Dès le plus jeune âge, on peut s’initier à la draisienne pour ne plus lâcher le guidon jusqu’à 108 ans comme Robert Marchand qui s’illustre encore chaque année par ses exploits sur deux roues. Grâce au vélo à assistance électrique, le manque de condition physique n’est plus un obstacle à des sorties en couple ou entre amis même sur terrain vallonné.
Relier les générations, se fabriquer des souvenirs en commun, passer du temps de qualité en famille, voilà d’autres plaisirs que réserve le vélo pour peu qu’on l’adopte pour partir en vacances ou en voyage plus lointain. Et contrairement à d’autres activités, il peut se pratiquer partout, par tous les temps, avec un équipement relativement réduit.
9. Le vélo, c’est beau !
Bien sûr, on peut très bien trouver du plaisir à pédaler sans accorder de valeur à l’esthétique de sa machine. Pourtant depuis longtemps, la bicyclette, par sa silhouette, par la simplicité de sa mécanique, par les valeurs qu’elle incarne également — la liberté et le mouvement —— inspire les artistes. Elle constitue d’ailleurs plus que jamais un sujet photographique prisé. Les comptes Instagram voués au charme et à la distinction des cadres vintage ou aux courbes avant-gardistes des montures plus modernes abondent. Des livres entiers lui rendent hommage sur papier glacé comme le sublime Vélos Urbains de Laurent Belando chez Tana Editions. Si le vélo est un art de vivre, il est donc également aux yeux de beaucoup un objet d’art.
Et pour tout dire, chez Cyclable, nous ne sommes effectivement pas indifférents aux lignes harmonieuses d’un Croix de Fer Genesis ou à celles plus condensées d’un Brompton !
10. Le vélo réenchante le monde
C’est en quelques sortes le pouvoir magique de la bicyclette. Elle modifie le regard, transforme la perception. En selle, même des décors les plus familiers peut jaillir de la féerie. Car effectuer un trajet à vélo, même court, c’est vivre une aventure. Pédaler, c’est être acteur de ses déplacements et redonner au monde ses véritables dimensions. C’est connaître la valeur de chaque kilomètre tout en sachant qu’avec du temps et un peu d’abnégation, on peut traverser des continents.
Le vélo est l’un des seuls jouets dont ne se sépare pas une fois adulte car sur le pas de notre porte comme à l’autre bout de la planète, il élargit notre horizon.