Moins de vélos ont été vendus en 2019. Mais leur prix moyen est en hausse grâce à l’essor du vélo à assistance électrique (VAE) et à l’accroissement de la demande pour des machines de qualité. Voici en substance ce que révèle la synthèse annuelle de l’Union sport et cycle sur le marché du vélo. Des données complétées exceptionnellement cette année par un premier bilan des conséquences de la crise du Covid-19 sur l’activité des professionnels du secteur.
Un marché du cycle fortement marqué par la crise Covid-19
Quel était l’état de santé du marché du cycle en 2019 avant que ne survienne la crise du Covid-19 ? A en croire les chiffres publiés dernièrement par l’Union sport et cycle, une organisation professionnelle qui fédère 1400 entreprises, la filière se portait plutôt bien au terme de l’année écoulée. Pour preuve, elle a enregistré l’an passé une hausse de plus de 10 % de son chiffre d’affaires et pèse désormais plus de 2,3 milliards d’euros.
Une progression du marché en valeur qui s’inscrit toutefois dans un contexte de fléchissement en volume. 2,65 millions de vélo ont été vendus en 2019, soit une diminution de 2 %. L’année précédente, déjà, cet indicateur accusait un recul de 3,6 %. Cette tendance à la baisse n’affecte, cependant, que les vélos musculaires dont tous les segments faiblissent (VTC -5 %, VTT -10 %), à part la route, en rebond de 9 %.
Source : Union Sport et Cycle
Le vélo électrique, un pilier incontournable
Pour sa part, le marché du vélo à assistance électrique affiche une forme éclatante et contribue largement à la bonne tenue générale du secteur. Bénéficiant en partie du report des ventes, le VAE progresse de 12 % en volume. Plus de 388 000 unités ont trouvé acquéreur en 2019. Le prix moyen, lui aussi, s’envole pour atteindre 1749 € soit une augmentation de 10 %. De quoi asseoir définitivement son statut de pilier incontournable de la filière vélo. En valeur, l’électrique représente désormais plus de 45 % du marché.
Chose nouvelle, le marché du VAE, encore jeune, connaît à son tour des mutations internes. Les chiffres 2019 témoignent de la diversification des usages. Toujours utilisé majoritairement pour les déplacements du quotidien (à 74 %), le vélo électrique commence à s’imposer dans le monde du sport. Dans cette catégorie, les ventes ont bondi de 37 % en un an. Avec des moteurs plus efficaces et plus fiables, des batteries plus légères et dotées d’une meilleure autonomie, le VAE se popularise notamment auprès des adeptes du VTT. La discipline représente aujourd’hui 22 % de part de marché. La route reste en retrait avec seulement 2 % de part de marché, mais avec une belle progression à venir.
Engouement pour les vélos de qualité
Si l’essor du VAE explique en grande partie les résultats positifs de la filière, un autre phénomène y participe activement. La demande croissante des Français pour des machines durables et de meilleure qualité. Ils sont ainsi montés en gamme dans leurs achats de vélos à assistance électrique ou non. Le prix moyen d’une monture, tous segments confondus, s’élève à 566 € soit une progression de 15 % par rapport à 2018 (364 € pour un vélo traditionnel).
Source : Union Sport et Cycle
Les détaillants toujours plébiscités comme spécialistes de la vente de vélos
Pas de bouleversement, en revanche, concernant les canaux de distribution. Les détaillants, parmi lesquels figure Cyclable, confortent leur domination en valeur avec 55 % de parts de marché (+13 %) face aux enseignes multisports et leur 33 % de parts de marché. Bien qu’encore à la marge, les ventes sur Internet s’envolent de 35 % et représentent 9 % du marché.
En volume, les rôles sont inversés et les enseignes multisports trustent 6 7% des parts de marché contre 19 % pour les détaillants. Ces derniers conservent toutefois l’avantage sur le seul marché des VAE avec 56 % des parts de marché en volume et 74 % en valeur.
Un élan stoppé par le Covid-19… avant un possible rebond ?
Mais difficile de dresser des perspectives pour l’année en cours à partir de ces résultats tant le contexte actuel s’avère inhabituel. Si 2020 a débuté sur les chapeaux de roues avec une hausse de 20 % des ventes liées notamment à la grève des transports, la crise du Covid-19 a brutalement stoppé cet élan. Parmi les quelque 2400 magasins de vélos en France, beaucoup sont des TPE que les événements sanitaires ont placé dans une situation délicate. Selon l’Union sport et cycle qui dresse en complément de ses statistiques annuelles un premier bilan de la crise, les vendeurs et réparateurs de cycles auraient perdu en moyenne 42 % de leur chiffre d’affaires au premier semestre 2020 par rapport à 2019.
Le déconfinement, toutefois, a marqué un rebond prometteur. La nécessité de distanciation sociale, le développement accéléré des aménagements cyclables, les incitations financières du gouvernement et des collectivités locales ont fait émerger un contexte favorable au vélo et par conséquent aux acteurs de la filière. A tel point d’ailleurs que la plupart des boutiques ont dû faire face à un boum soudain de leur fréquentation qu’elles ont parfois peiné à prendre en charge. Reste à savoir si cet engouement s’inscrira dans la durée et permettra de combler les pertes essuyées pendant la crise.
Source : Union Sport et Cycle