Un vélo cargo peut-il remplacer un petit fourgon ou une camionnette ? Livreurs, artisans, professions libérales, de plus en plus de professionnels, effectuent leurs déplacements urbains en pédalant. Un choix mûrement calculé. Gain de temps dans les embouteillages et pour se garer, économie de carburant et de parking, bénéfices en termes d’image, respect de l’environnement ou tout simplement plaisir de rouler, ces cyclo-entrepreneurs ont pris la mesure des avantages offerts par ce mode de locomotion en plein essor. Marion Aubert est ébéniste à Marseille. Elle nous explique comment le longtail a changé sa vie.
« Mon vélo couvre 90 % de mes besoins de déplacement »
Des étagères, des miroirs, des tables de chevet, des caisses à outils… Plus besoin de passer derrière le volant pour transporter son matériel au quotidien. En guise d’utilitaire, Marion Aubert utilise, depuis quelques mois, un vélo cargo. « Je suis ébéniste dans le centre de Marseille, dans le quartier de La Joliette. Je fabrique des meubles sur-mesure pour des particuliers ou des entreprises. Je suis amenée à me déplacer très fréquemment pour aller prendre des cotes chez un client, récupérer un colis ou effectuer une installation. Mon vélo couvre 90 % de mes besoins de déplacement. Je n’ai recours à la voiture que de manière exceptionnelle pour des chantiers de très grande envergure », explique-t-elle.
Marion a franchi le cap de la mobilité active pour être en accord avec ses valeurs personnelles, mais aussi pour rester cohérente avec son positionnement professionnel. « J’essaye de travailler avec du bois qui ne provient pas de l’autre bout du monde, je réduis l’utilisation des colles chimiques et des vernis. Mais si en parallèle, je me déplace à bord d’un gros véhicule diesel polluant, je perds en crédibilité. Avec mon vélo cargo, j’ai la satisfaction de faire un geste pour la planète et je reste logique dans mon engagement écologique auprès des clients », relève l’ébéniste.
Un double bénéfice : pour l’environnement et pour l’image de son entreprise. « Le cargo offre un gain de visibilité dans l’espace public et permet de cultiver une identité largement perçue comme positive. C’est également un atout pour se différencier de la concurrence. Je réfléchis d’ailleurs à le faire floquer pour valoriser encore davantage ces aspects », ajoute-t-elle.
Jusqu’à une heure gagnée chaque jour
Si Marion a fait le choix du cargo, c’est également pour être plus efficace. « A Marseille, la circulation est souvent chaotique. Dans le trafic, on va plus vite à vélo. On ne tourne pas en rond pour trouver une place de parking. Moi qui pédale une vingtaine de kilomètres par jour, j’arrive à gagner jusqu’à une heure de temps. En selle, je limite le stress, je m’oxygène et je renforce mon autonomie. Un bouleversement en termes de qualité de vie. »
Mais les bénéfices sont également économiques. « Certes, un vélo cargo représente un investissement important pour un artisan indépendant. Mais il est possible de l’amortir sur plusieurs années. On peut également bénéficier de plusieurs aides à l’achat qui sont particulièrement intéressantes. A l’usage, on réalise ensuite des économies considérables sur le carburant, le stationnement ou même l’entretien », détaille-t-elle.
Pour quel type de cargo, l’entrepreneuse a t-elle opté ? Marion chevauche un longtail de la marque allemande Riese & Müller. Elle a opté précisément pour le modèle Multicharger. « Avec ses plateformes avant et arrière, il est particulièrement adapté aux besoins de l’ébéniste que je suis. Il offre une capacité de charge élevée tout un conservant un gabarit proche d’un vélo classique. Je peux le stocker dans un espace réduit ou le soulever pour franchir quelques marches. »
Mieux qu’une limousine !
Ce vélo rallongé électrique fait également office de monospace à pédales. « J’ai conservé la banquette à l’arrière pour transporter ma fille, âgée de 6 ans. Pour elle, c’est mieux qu’une limousine ! ».
Marion utilise, en effet, son longtail comme un véhicule de fonction. « C’est le partenaire de tous nos déplacements familiaux : pour faire les courses, aller à la piscine… Le cargo élargit même notre horizon. On ne se pose plus de questions par exemple avant d’aller à la plage. On sait qu’on échappera à la circulation et au casse-tête du parking ! »
Pour donner vie à son projet vélo, l’ébéniste a d’abord poussé la porte de Cyclable Marseille Vélodrome, dans le 8e arrondissement. « Le magasin est très agréable et l’équipe a su parfaitement m’orienter. On a pris le temps d’écouter mes besoins pour cibler le modèle correspondant le mieux à mon profil. » Après quelques mois d’utilisation, elle ne regrette pas son choix. « Le vélo est très performant. Il me permet de maitriser en toute circonstance mes temps de trajet. Pour l’instant, je n’ai identifié qu’une seule piste d’amélioration : agrandir la plateforme avant. »
Pour découvrir l’univers de Marion Aubert et ses créations rendez-vous sur ses réseaux :
Atelier Marion Aubert
Instagram / Linkedin / Facebook