A vélo en famille
Que l’on transporte son enfant sur un siège avant ou arrière, que l’on ait préféré choisir une remorque ou un vélo cargo, les déplacements quotidiens en famille sont nettement facilités.
Mais quelles sont les meilleures configurations pour transporter un enfant à vélo ? Quels sont les conseils pour une femme qui n’a jamais transporté son enfant à vélo ? Comment combiner le transport des enfants et des courses ?
Le rôle des femmes, au sein de la famille, tant au niveau de l’organisation globale, que des déplacements, de la santé, est prépondérant. Une femme qui choisit de se déplacer à vélo insuffle à sa famille de nouveaux possibles.
Pourquoi rouler à vélo facilite la vie d’une femme ?
Une maman doit penser à tout, tout le temps (la fameuse « charge mentale » !) : accompagner le petit à la crèche, le grand à l’école, passer à la pharmacie, aller travailler, revenir chercher les enfants, toujours à deux endroits différents, faire les courses, amener le grand à son activité du jour, etc. Même si les couples tendent à se partager de mieux en mieux les tâches, la parité est encore loin d’être atteinte dans l’organisation familiale.
Pour une mère de famille, au quotidien, le vélo simplifie la vie. Il permet :
- d’aller plus loin
- d’aller plus vite
- d’éviter à avoir porter les courses
- d’éviter à avoir à porter ses enfants
- de faciliter les trajets multiples et notamment les parcours triangulaires
Vélo pour femme avec porte-bébé
En ville, c’est la configuration la plus représentée. Sur un vélo femme, on peut positionner au choix un porte-bébé vélo à l’avant ou à l’arrière. Le poids maximal recommandé est différent (15 kg à l’avant et 22 kg à l’arrière) afin que le vélo reste parfaitement maniable en toutes circonstances.
Un vélo pour femme, avec un cadre bas (ou appelé « wave ») permet d’enjamber très facilement avant de s’installer sur la selle, ce qui sécurise les étapes les plus délicates à l’arrêt et au démarrage du vélo, avant la prise d’élan nécessaire à l’équilibre.
Dans tous les cas, il est important de s’assurer que le siège est bien homologué (norme NF EN 14344 qui régit les articles de puériculture dont les porte-bébés vélo font partie). Une étiquette collée sur le siège doit donner cette information.
Il faut aussi s’assurer que le siège est bien pensé pour que l’enfant puisse porter un casque (obligatoire en France jusqu’à 12 ans) sans être gêné par le dossier. La plupart des fabricants procèdent depuis plusieurs années à une découpe sur le haut du siège afin que le casque se loge sans inconfort pour l’enfant : la tête doit être dans le prolongement du buste, sans tension au niveau de la nuque.
Nous recommandons d’essayer son vélo avec le siège vide pour la première utilisation. En effet, l’ajout d’un porte-bébé (avant ou arrière) modifie la répartition du poids sur le vélo ; il faut un temps de prise en main afin de retrouver son équilibre habituel et se sentir parfaitement à l’aise à deux sur le vélo.
L’enfant doit avoir les pieds posés sur des repose-pieds réglés à sa hauteur ; un réglage sans outils est proposé par la plupart des marques. Et il est recommandé d’utiliser des pare-jupes pour éviter tout risque de coincement de pied dans les rayons.
Lorsque l’enfant est sur le siège, nous conseillons de ne jamais lâcher le vélo : en effet, le centre de gravité est situé relativement haut et au moindre mouvement de l’enfant, le vélo peut basculer. C’est aussi pour cette raison qu’il est conseillé d’enfiler le casque au tout-petit avant de l’installer sur le porte-bébé et après l’avoir enlevé du vélo.
L’utilisation d’une béquille double centrale est aussi à préférer afin de mieux stabiliser le vélo et d’installer l’enfant en toute sécurité.
La plupart des marques de qualité, telles que Hamax ou Yepp, proposent des sièges qui se fixent sur le cadre du vélo, et qui bénéficient donc d’un amorti naturel, ou dans le cas d’un siège directement fixé sur le porte-bagages de la bicyclette, de ressorts permettant de limiter les vibrations ressenties par l’enfant.
Afin d’augmenter le confort et l’amortissement de ces secousses, les femmes peuvent aussi choisir de remplacer leurs pneus par des pneus ballon. Leur largeur plus importante permet de jouer un rôle de suspension.
Enfin, par temps froid, il faut que les mamans pensent à bien couvrir l’enfant. Celui-ci ne pédalant pas, il est reste immobile et la température du corps peut s’abaisser plus rapidement. Nous avons testé l’utilisation d’une chancelière, qui peut être une excellente solution par temps froid. Une chancelière pour poussette fonctionnera parfaitement (celles-ci sont dotées d’une ouverture conçue pour passer la ceinture de sécurité au niveau des épaules et de l’entrejambe). Certains fabricants de remorques, comme Thule, proposent aussi des nids d’ange, qui peuvent s’adapter sur un siège vélo.
Ensuite, les femmes ont naturellement le réflexe de rouler plus lentement, de façon plus fluide et en privilégiant les zones sécurisées lorsqu’elles sont avec leurs enfants.
Transport d'enfant à vélo cargo
Il n’existe pas de vélo cargo spécifiquement pour les femmes car sur ce segment de vélos utilitaires, une seule taille et une seule géométrie de cadre sont proposés. L’avantage du cargobike est qu’il a toujours un cadre très bas, ce qui facilite l’enjambement. Plus aucun souci pour rouler en jupe ou en robe : il s’adapte vraiment aux femmes !
Le triporteur peut sembler à première vue plus stable. Nombreuses sont les femmes qui viennent en magasin avec l’idée de choisir un vélo porteur à 3 roues. Le triporteur a l’avantage d’être rassurant à l’arrêt mais en roulant, notamment dans les courbes, il est nécessaire de ralentir pour négocier les virages ; c’est un coup de main à prendre.
Le biporteur, qui possède deux roues et qui présente soit une caisse à l’avant soit un porte-bagages rallongé à l’arrière, permet d’emmener de 1 à 4 enfants sans difficultés. Il se pilote comme un vélo classique ; il faut juste prendre l’habitude de la direction, un peu différente avec la roue déportée à l’avant.
Vélo femme avec remorque
Atteler une remorque sur un vélo femme peut être une solution vraiment pratique : elle permet de transporter un à deux enfants ; les marques proposent souvent différents kits permettant de les utiliser de différentes façons (mode piéton dès la naissance, mode vélo, jogging et randonnée à partir de 9-10 mois).
Sur de longs trajets, ou avec beaucoup de relief, on peut envisager d’acquérir un vélo femme avec assistance électrique afin de faciliter le tractage de la carriole.
Les accessoires tels que hamac, siège ou coque permettent de contenir l’enfant. Les chancelières ou nids d’ange les gardent bien au chaud ! Les mamans n’auront plus d’inquiétude à se faire : leur enfant sera à l’abri du froid.
Motiver ses ados à rouler à vélo
Le transport de tout-petits est parfois un casse-tête, mais souvent les enfants sont ravis d’être transportés ou de rouler à vélo. Souvent, passé 12-13 ans, cela devient plus compliqué de mobiliser les adolescents à prendre leur vélo, que ce soit au quotidien ou en balade.
Et pourtant, le vélo est un formidable moyen d’être autonome ! Les adolescents, à un âge où ils réclament toujours plus d’indépendance, peuvent s’en saisir pour faire leurs propres expériences, à la campagne pour rejoindre des amis, aller à la piscine ou au cinéma avec eux. En ville, ce sont plutôt les parents qui freinent quant à l’utilisation du vélo au quotidien. Et pourtant, les infrastructures cyclables se développent partout, et permettent de plus en plus de se déplacer en milieu sécurisé.
Le Plan Vélo annonce aussi de belles avancées puisque d’ici 2022, tous les enfants de CM2 auront un accompagnement spécifique afin qu’ils puissent pédaler sereinement. C’est le fameux « Savoir rouler » lancé par le gouvernement d’Edouard Philippe.
Pour les familles qui ont l’habitude de faire des voyages à vélo, l’adolescence peut être un cap difficile à passer, car les jeunes peuvent trouver rébarbatif ce type de voyage. L’essentiel est d’adapter les itinéraires, de jalonner le parcours de visites et autres activités qui intéresseront les ados, et pourquoi pas de proposer à leurs copains de se joindre à vous. En groupe, tout est plus simple !
Et pourquoi pas leur suggérer la lecture d’une petite merveille de roman, qui touche au voyage à vélo de façon décalée ? Nous vous conseillons d’offrir au plus vite le livre Les Petites Reines à vos ados… L’histoire de jeunes adolescentes entre 15 et 16 ans, malmenées dans leur collège, qui décident de prendre leur destin en main. Elles réparent elles-mêmes des vélos et les attellent à une drôle de remorque. Départ de leur ville natale, Bourg-en-Bresse pour rallier Paris en pédalant. Ces jeunes filles vivent une aventure hors du commun et Clémentine Beauvais, l’auteur, nous emmène avec malice dans une aventure haletante. Ado ou adulte, on se laisse happer par cette histoire où l’on rit presque à chaque page alors même que les sujets de fond sont profonds et traités avec beaucoup de finesse. C’est la force de ce roman qui donnera envie à tous les adolescents de mettre leurs roues dans celles de Mireille, Astrid et Hakima. Succès assuré !