Historique :
Le rétropédalage a été inventé par l’Allemand Ernst Sachs, en 1903. A l’époque, les systèmes de freinage existant n’étaient absolument pas satisfaisant :
– les patins de freins ne permettaient pas un freinage efficace par temps humide, et de plus, ils s’usaient très rapidement
– les freins à tambours demeuraient fragiles et peu sécurisants
Ernst Sachs a alors créé une technique révolutionnaire pour l’époque : le rétropédalage. Le frein est dans ce cas inclus dans le moyeu arrière. Cette invention permet de solutionner tous les problèmes inhérents aux autres techniques de freinage : pas d’usure des composants, un freinage irréprochable même sous la pluie et une bien meilleure longévité. Ernst Sachs avait donc inventé le système de freinage le plus fiable de l’époque. Au départ, ces vélos étaient monovitesses, mais rapidement, il a été possible d’associer des vitesses au rétropédalage.
Depuis, l’idée s’est perpétuée en Allemagne comme en Hollande (et contrairement à bien d’autres pays) que le rétropédalage est le meilleur système de freinage, malgré les avancées technologiques sur les autres types de freinage.
Coupons court aux idées fausses :
– Les vélos à rétropédalage sont bien sûr équipés d’une roue libre (la roue continue de tourner, même sans pédaler)
– Il ne s’agit pas d’un véritable « pédalage à l’envers » pour freiner, un simplement appui en arrière permet de ralentir en une fraction de seconde
Le rétropédalage, une question culturelle :
De nombreuses marques (Kalkhoff, VSF-Fahhradmanufaktur, Puky, etc…) continuent à monter en série des freins à rétropédalage sur les vélos fabriqués, toujours assortis d’un frein “à main” pour le marché français (donnée obligatoire dans notre législation).
Pour un Français, le rétropédalage n’est pas un problème en soi, c’est surtout le fait de ne pas pouvoir remonter la pédale à l’arrêt pour le redémarrage, qui est gênant. En fait, il faut juste prendre l’habitude de laisser les manivelles parallèles au sol en roue libre, et ce afin d’avoir toujours la possibilité de redémarrer sans problème. Cela ne pose d’ailleurs aucun souci aux personnes coutumières de cette technique !
Au final, cela reste donc une question d’habitude : un Français sera toujours un peu déstabilisé au départ avec un vélo à rétropédalage, comme l’Allemand continuera malgré tout à l’utiliser même si un autre système de freinage avec poignée sur le cintre existe sur le vélo.
Mais le débat reste ouvert : il suffit de voir avec quelle fougue les uns défendent le rétropédalage et les autres les autres systèmes de freinage !
Le rétropédalage et les enfants :
C’est une question qui nous est fréquemment posée : est-ce que le fait d’avoir un vélo avec rétropédalage est un avantage ou un inconvénient pour l’apprentissage du vélo ?
La marque de vélos enfants Puky propose par exemple tous ses modèles (du vélo 12 pouces au vélo 24 pouces) avec un double freinage : rétropédalage et freinage classique avec système de freinage sur la jante et poignée de frein sur le cintre du vélo.
Il faut savoir que les jeunes enfants ont parfois du mal à apprécier les obstacles et le danger et par la même occasion à appuyer en conséquence sur la poignée (tous les parents ont d’ailleurs observé que le premier freinage des enfants se fait naturellement avec les pieds… !). Le rétropédalage est le moyen idéal de freiner d’un seul mouvement de pédalage arrière sans bloquer la roue et ce, en toute sécurité.
Le fait d’avoir la possibilité d’utiliser deux freins différents permet donc à l’enfant de faire ses « premiers pas » à vélo en choisissant quel est le moyen de freinage qui lui convient le mieux. C’est une double sécurité, en somme.
Par expérience, les enfants réagissent très différemment au rétropédalage : pour certains, c’est une véritable aide, puisqu’ils n’ont pas besoin d' »utiliser » leurs mains pour freiner au tout début de leur apprentissage ; tout se joue au niveau du pédalage, et cela simplifie la coordination globale. Pour d’autres, la difficulté essentielle se situe au démarrage : avec le rétropédalage, il n’est pas possible de remonter la pédale, ce qui nécessite un petit entraînement ; une autre solution, pousser avec le pied au sol, ce qui ne présentera pas de soucis pour un enfant passé sur une draisienne.
Le plus important est de laisser le temps à l’enfant d’apprivoiser son nouveau vélo (qui est pour lui une grande découverte à tous niveaux) et de l’encourager activement pour trouver sa technique de démarrage, ensuite il trouvera de lui-même rapidement ses repères.
Follow-me tandem et rétropédalage : aucune contre-indication entre le Follow-me et le freinage à rétropédalage. Il arrivera sans doute que freine sans s’en rendre compte au départ, puis plus sciemment pour taquiner l’adulte qui le tracte. Une fois que l’enfant a bien compris qu’il ne faut pas appuyer sur les pédales lorsqu’il est moins actif, tout se passe pour le mieux !