Une difficulté que rencontrent les vélocistes est d’avoir des vélos disponibles lorsque nos clients nous les commandent, c’est un enjeu majeur dans notre métier. Les clients comprennent parfois difficilement pourquoi ils doivent attendre la livraison de leur nouveau vélo parfois plusieurs mois.
Les dessous de l’industrie du cycle en Europe :
Le monde du vélo est en pleine ébullition, nous voyons chaque année de nombreuses petites innovations technologiques, notamment dans le domaine du vélo électrique, mais pas seulement. Les marques de vélo s’attachent à proposer ces innovations sur leurs modèlent et renouvellent ainsi chaque année leur collection.
Il peut s’agir d’innovations cosmétiques (quand seule la couleur d’un modèle change, cela ne rend pas obsolète le modèle de l’année précédente) ; mais il peut également s’agir de vrais changements, par exemple lorsque Bosch a proposé aux marques les nouvelles versions de son système d’assistance électrique.
Dans ce contexte, les marques cherchent à produire l’exacte quantité de modèles qui leur sera achetée dans l’année. Si le fabricant produit trop peu, il aura un manque à gagner, s’il produit trop, il devra solder sa sur-production en fin d’année (avant la production de l’année suivante) et perdra donc de l’argent.
Plus compliqué encore : chaque modèle de vélo en catalogue est proposé en 6 versions au grand minimum : 3 tailles pour chaque forme de cadre. (beaucoup plus s’il propose un choix de coloris ou d’autres options…)
Les marques de vélo rencontrent une contrainte supplémentaire liée à la saisonnalité de l’activité : près de la moitié des ventes de l’année sont réalisées entre mi-avril et mi-juillet. Pour « coller » complètement à la demande, les usines devraient être au chômage technique pendant 6 mois sur 12.
Présentation des gammes et pré-commandes (août-octobre) :
Dans ce contexte, l’organisation est la suivante : les marques présentent début septembre aux vélocistes lors de salons tels que Eurobike les modèles de leur catalogue pour l’année suivante. Les vélocistes doivent alors s’engager sur des pré-commandes. Cela permet aux fabricants de savoir quels sont les modèles de vélo qui rencontrent effectivement du succès, et de commencer à produire immédiatement sans attendre le printemps suivants ces modèles pré-vendus.
Un vélociste qui ne pré-commanderait pas à ce moment là risquerait fort de ne pas avoir de vélo à vendre au printemps.
Et la saison commence…
A partir du printemps les clients se rendent en rang serré dans les magasins pour acheter des vélos. Les premiers arrivés sont les premiers servis, puis la production essaie de suivre la demande tant bien que mal. La production d’un modèle est planifiée plusieurs mois à l’avance, mais ce planning de production peut être modifié au dernier moment, notamment s’il manque des pièces pour produire tel modèle, le fabricant décidera de reporter cette production et de produire un autre modèle dans le temps imparti.
Il arrive fréquemment que dès la fin du printemps, les pièces à assembler pour produire un modèle soient épuisées : le fabricant avait prévu d’en assembler 1000, il avait pour cela commandé 1000 cadres, tous assemblés et vendus ; il faudra plusieurs mois pour que le fabricant de cadres livre de nouveaux cadres…
Cette petite incursion dans le monde de l’industrie permet de voir qu’entre l’image d’un vélo que les internautes trouvent joli sur le site d’un fabricant, et le jour où cet internaute chevauchera effectivement le vélo de ses rêves, il y a un peu plus qu’un simple pas…
Une part essentielle du travail de Cyclable consiste à réaliser une sélection des vélos qui plairont à nos clients, à évaluer à l’avance les quantités des modèles/tailles/couleurs concernés pour que les vélos que vous voyez sur notre site puissent effectivement vous être effectivement livrés, et dans un délai le plus court possible.
Mon fils de 9 ans a dû patienter plusieurs semaines pour recevoir son nouveau vélo, « ton père n’est pas Harry Potter ! »