Vous savez quoi ? C’est lorsqu’il pleut que je me réjouis le plus d’être à vélo.
Non, pas de tendance masochiste, au contraire. Je vous explique :
A l’automne, dans les villes, lorsque les premières pluies arrivent, les citadins qui se déplacent habituellement à pied, en transport en commun ou autre, se précipitent dans leur voiture pour ne pas risque de se mouiller. Certainement craignent-ils que, faits d’un bloc de sucre, ils ne se dissolvent à la première goutte.
Le trafic augmente alors sensiblement par rapport à un jour sans pluie, ce qui transforme les villes en un gigantesque embouteillage. Alors que les caniveaux débordent, les rues sont trop étroites pour absorber tout ce trafic. Sur les rocades, on roule pare-choc contre pare-choc, pas de distance de sécurité et rapidement, des accrochages viennent bloquer complètement le trafic.
Ils restent des heures comme ça. Impuissants à guetter à travers les essuie-glaces l’extinction des feux-stop de la voiture qui les précède. Ils recalculent mentalement l’heure à laquelle ils finiront par arriver. Ils regardent d’un œil bovin les cyclistes les doubler, se faufilant entre les files de voitures immobilisées.
Je crois qu’ils ont pitié de nous qui pédalons sous la pluie.
En fait, j’ai un poncho de pluie et des guêtres étanches pour protéger mes chaussures. Je ne suis pas mouillé. (Et quand bien même je le serais…).
Mon trajet n’est pas plus long que les autres jours, je serai rentré à temps pour jouer avec les enfants, préparer un bon repas… vivre, quoi.