Pour cette troisième interview, nous avons donné la parole à Noémie et Adam du projet Small World on a Bike. Equipés de leurs affaires d’escalades, ils ont réalisé leur voyage à vélo à travers les 5 continents. Le départ s’est fait en Angleterre pour ensuite être poursuivi en Himalaya et jusqu’à l’extrémité du continent asiatique, dans les Rocheuses puis les Andes en Amérique, à Ushuaia puis en Afrique pour se frayer un chemin jusqu’en Europe. Leur objectif : vivre par passion tout simplement !
Pourquoi avoir choisi le vélo pour votre voyage ?
Rapide, peu coûteux, bon pour la santé, non polluant, pratique pour transporter de lourdes charges : pour nous, c’est également le meilleur moyen de voyager. Pédaler permet d’aller assez vite pour parcourir de grandes distances en peu de temps et suffisamment lentement pour profiter des paysages. A deux roues, nous sommes en contact permanent avec la nature. On ressent la température, on respire les odeurs, on entend les bruits, on surprend les animaux.
On est libre de contourner des barrières, d’emprunter des sentiers étroits, de s’arrêter où on veut. La seule condition pour continuer à avancer est de prendre soin de son moteur. Bien manger, boire, dormir, se reposer.
En quoi le choix du matériel est important ?
Le matériel que nous emportons doit répondre à plusieurs critères. A la fois léger, compact, durable, simple à utiliser et à réparer n’importe où dans le monde. Nous avons par exemple abandonné nos anciens réchauds à gaz pour un réchaud multi-combustibles entièrement démontable. Nos deux vélos sont en acier, métal robuste et souple à la fois. L’ensemble de notre matériel électronique est rechargeable par USB ce qui nous offre une autonomie énergétique indispensable. Appareil photo, tablette, ordinateur, gps, lampes frontales sont chargés par nos dynamos et nos panneaux solaires.
Quel est votre meilleur souvenir ?
Pédaler aux Pays-Bas fut un véritable délice. Là-bas le vélo est un mode de transport comme un autre. Le réseau de piste cyclable est pensé comme un réseau routier national. Depuis Rotterdam, vous pouvez rejoindre Amsterdam sans jamais avoir besoin d’une carte. Les cyclistes sont en sécurité partout et tout le temps. La distance qu’ils ont à parcourir d’un point à un autre est toujours plus courte que pour les moyens de transport motorisés. Il en résulte un silence déconcertant aux heures de pointe dans la capitale, une amabilité incroyable et un partage de l’espace beaucoup plus humain que ce nous connaissons.
Un conseil pour les voyageurs à vélo ?
La seule façon de bien préparer un voyage à vélo est de le faire à sa façon. L’important est de savoir ce dont on a envie et de planifier en fonction de ses besoins. Nous aimons les surprises, les rebondissements, les imprévus, les campings sauvages insolites, les changements de dernière minute. Notre itinéraire n’est donc qu’un brouillon avec quelques incontournables. Nous nous sommes renseignés sur les visas, sur le climat politique de certaines régions qui nous attiraient mais nous savions que les formalités administratives feraient partie intégrante du voyage.
Il nous paraît également important de ne pas trop se charger « au cas où ». Étant donné que nous allions traverser les quatre saisons, nous avons pris de quoi faire face à tous les climats tout en restant minimaliste. Le vélo est comme la vie en général, plus on possède de choses, plus on a de quoi s’inquiéter. La seule chose qui ne s’achète pas est le temps, la motivation et l’envie. Juste allez-y !