Chaque année, la publication des chiffres d’Univélo est attendue. Les professionnels du secteur et les pouvoirs publics peuvent ainsi prendre la mesure des tendances en cours sur l’évolution des ventes de vélo en France et de fait sur l’évolution de la part modale du vélo. En 2016, c’est bien sûr l’évolution des ventes de vélos électriques qui fera date et qui qui est mis en évidence dans les chiffres publiés par l’Observatoire du Cycle.
Une forte croissance de l’usage du vélo :
Une croissance de +31 % en volume sur les ventes de VAE et une progression qui tire l’ensemble du secteur et lui fait passer le seuil symbolique des 3 millions de vélos vendus en France en 2016, soit une augmentation de +1.3% par rapport à 2015. Le vélo est un véritable mode de déplacement, ce qui qui est confirmé par ces chiffres officiels aujourd’hui.
3 millons de vélos vendus en France en 2016 : un symbole
Il semble désormais avéré que le vélo électrique est de ces grandes évolutions historiques (n’ayons pas peur d’être pompeux) de la grande histoire du vélo, et des évolutions sociales auxquelles elle est intimement liée.
Sans chercher l’exhaustivité, on a vécu le vélo « dandy » des débuts jusqu’à 1914 avec le grand Bi et l’avènement du vélo à chaîne et pédales sous la forme que l’on connait aujourd’hui. On a vécu les heures de gloire de l’industrie française du Cycle entre les deux guerres et jusque dans les années 50, où le vélo était associé à la mobilité du monde ouvrier, que ce soit pour ses trajets quotidiens ou pour goûter à la liberté des premiers congés payés.
Puis l’évolution technique changea la donne : vint le vélo-moteur, le solex des années 60. L’absence de motorisation relègue le vélo simple au mieux à une pratique sportive, au pire, à un objet ringard. Le vélomoteur amène à la mobylette. Le vélo des masses populaires n’est plus qu’un lointain souvenir. Mais il reconquiert les chemins de montagne (et la poussière des garages des pavillons de banlieue) avec l’arrivée du VTT.
Aux Pays Bas, l’obligation du port du casque sonne le glas des Spartamet, sorte de solex à moteur arrière qui ont fait un temps fureur.Tout au long de son histoire, l’évolution de l’environnement législatif (normes, obligations, code de la route, etc.) a en effet fortement impacté la pratique du vélo dans le quotidien des gens. On l’a vu encore récemment avec le décret qui a rendu le casque enfant obligatoire pour les moins de 12 ans.
Que se passe-t-il aujourd’hui avec le vélo à assistance électrique ?
Le VAE est arrivé technologiquement à maturité, principalement grâce aux technologies Panasonic, puis Bosch.
Le scooter étant devenu l’apanage des post-ados, le vélo électrique est quant à lui associé à l’idée d’écologie, de bien-être, de propreté, d’innovation. Il devient bobo – intello. Il ne souffre pas de contraintes législatives (sauf dans sa version speed-45 km/h) : pas d’obligation de port du casque sauf pour les enfants, accès aux pistes cyclables, possibilité de le garer attaché à n’importe quelle borne.
Le VAE fait même de l’œil aux accros de la voiture. En 2017, la prime de l’état de 200€ pour l’achat de vélo électrique vient parachever la tendance et prolonger le système de primes à l’achat VAE des collectivités locales. Selon Ségolène Royal, en un mois, 15.000 demandes ont été faites suite à l’achat de vélo électrique.
En 2016, ce sont donc 134.000 vélos électriques qui se sont vendus. Le nombre de vélos électriques de ville étant massif (106.000) et en augmentation de +33% par rapport à 2015 par rapport aux VTTAE (15.300 ventes) dont la forte progression reste à surveiller (+72%).
Dans tous les cas, c’est une certitude : le VAE a définitivement gagné ses galons de mode de déplacement du futur. Un futur qui commence aujourd’hui !