Le vélo VSF Fahrradmanufaktur TX-400 fait figure de référence dans les rangs des amateurs de voyage au long cours. Histoire de voir ce que la bête avait véritablement dans le ventre, on l’a embarquée lors de notre dernière grande aventure familiale. Au guidon, Adeline, ma compagne. Au programme, plus de 10 000 kilomètres à travers le Canada, les Etats-Unis, le Mexique et l’ouest de Cuba.
La métaphore peut paraître convenue, mais pour qui a arpenté l’Ouest américain en sa compagnie, elle s’impose d’elle-même. Le VSF Fahrradmanufaktur TX-400 n’a pas la fougue des mustangs du Wyoming, ni la vélocité des chevaux du PoneyExpress. Non, s’il fallait le comparer à un représentant de la race équine, il aurait davantage les traits de la mule ou du mulet. Entendons-nous bien, loin de nous l’idée de le faire passer pour une bourrique entêtée. Au contraire, il possède la trempe de ces animaux qui ont ouvert la voie aux pionniers, le partenaire fidèle à qui les chercheurs d’or confiaient leur destin. Endurant, persévérant, robuste, il est de ceux qui repoussent les frontières. Polyvalent, simple, fiable, il a été pour nous un instrument exceptionnel d’exploration et de découverte sur tous les terrains. Si pour que naisse une aventure, il suffit d’un rêve et d’un vélo, alors il a tous les atouts pour être celui-ci.
Un vélo de randonnée prêt à partir
Sortez-le du magasin, accrochez vos sacoches et taillez la route ! Le VSF Fahrradmanufaktur TX-400 porte le voyage dans son ADN. Il dispose d’origine de tous les équipements nécessaires pour partir à l’aventure. Porte-bagages avant et arrière Tubus, moyeu dynamo et éclairage, pneumatiques Schwalbe Marathon Mondial, la firme allemande a doté son « grand voyageur » d’une panoplie de baroudeur complète et fiable, rare dans cette gamme de prix. Inutile donc de remettre la main au porte-monnaie et dans le cambouis, le VSF Fahrradmanufaktur TX-400 ne demande qu’à partir en l’état.
L’avis d’Adeline : c’est vraiment appréciable de s’installer au guidon d’une machine qui a été pensée pour l’itinérance. Tout est là, on le charge et on trace ! Pas besoin de se prendre la tête à dénicher des pièces d’équipement supplémentaires. On gagne un temps précieux qu’on peut consacrer à d’autres facettes de la préparation du voyage.
Costaud, confortable et facile à prendre en main
Avec ses 16 kg bien tassés sur la balance, le TX-400 peut faire peur de prime à bord. Disons-le clairement, ce n’est pas une monture pour les obsessionnels du poids en quête de performances. Avec son cadre en acier, il a été conçu pour durer et pour prendre son temps. Et c’est exactement ce que nous recherchions. Avec un bébé de 10 mois dans nos bagages, il était exclu de parler de vitesse. En revanche, une machine robuste nous était indispensable pour supporter tout le chargement inhérent au voyage en famille. Le TX-400 et ses porte-bagages Tubus en acier fin ont transporté sans broncher plus de 30 kilos de matériel pendant 10 mois. Pour prendre une image, notre randonneuse allemande possède la carrure d’un bûcheron canadien, tout en demeurant, avec ses roues de 26’’, un excellent coureur des bois. Même sur les sentiers exigeants tapissés de pierres ou de racines, le TX-400 s’en sort avec les honneurs. Côté confort, le cadre en acier absorbe efficacement les chocs et les vibrations jusqu’à un certain point bien sûr. Même à son guidon, la tôle ondulée n’est pas une sinécure. Sa géométrie autorise une position relevée qui ménage les cervicales. Son cintre haut et ses poignées ergonomiques Ergon munies de bar-ends réduisent considérablement les contraintes articulaires. Idéal quand on passe plus de 5 heures en selle tous les jours.
L’avis d’Adeline : « Il m’a fallu une petite semaine pour dompter la bête avec tout son barda. Après cette période de rodage, j’ai vite gagné en confiance et je me suis surprise à prendre de la vitesse dans les descentes techniques et à franchir des obstacles de plus en plus difficiles comme des passages à gué, par exemple. Le poids du vélo n’a pas été véritablement une contrainte pour moi. A vrai dire, même si nous cherchions à optimiser au mieux notre chargement, nous nous accordions pas mal d’extras. On est du genre à se traîner tout ce qu’il faut pour préparer des pancakes au petit-déj’, par exemple. Alors les quelques kilos en trop du vélo, c’était anecdotique d’autant plus qu’ils apportaient une garantie en termes de robustesse et de longévité. Les seuls moments où j’aurais voulu un vélo plus léger étaient les sections de portage que nous avons parfois rencontrées sur la Great Divide et quand il s’agissait de le charger dans un transport, comme lorsque nous avons embarqué dans un ferry bondé à Cuba. Mais ces événements sont heureusement plutôt rares. Côté confort, peu de douleurs notables, même la selle d’origine m’a assuré une assise appréciable. »
Des capacités d’adaptation exceptionnelles
On ne va pas le faire passer pour ce qu’il n’est pas. Le TX-400 n’est pas un champion des descentes techniques ou un virtuose de la montagne. Pour reprendre notre métaphore animalière, il n’a pas la grâce, ni la dextérité du chamois, mais encore une fois, l’endurance et l’abnégation de la mule d’un pionnier. Concrètement, il passe partout pour peu qu’on le stimule par quelques coups de cuissots vigoureux et qu’on envisage son voyage sous l’angle de la contemplation et non pas de la performance chronométrique.
Cette polyvalence exceptionnelle nous l’avons, entre autres, éprouvée sur la Great Divide Mountain Bike Route (GDMBR), le plus long itinéraire cyclable tout terrain du monde qui traverse les montagnes Rocheuses au Canada et aux Etats-Unis. Sur cet axe sauvage et reculé où la norme est aux pneus de 3 pouces et au mode bikepacking, le Fahrrad et ses lourdes sacoches faisait un peu office d’extraterrestre. Mais, jusqu’à la frontière mexicaine, il n’a pas démérité et apporté la preuve qu’il tenait son rang de baroudeur infatigable dans toutes les situations ou presque :
- Sur la route : les tronçons revêtus représentent moins de 10% de la GDMBR. Mais quand il s’agit de tracer sur le goudron, le TX400 sait répondre présent. Avec son grand plateau de 48 dents et ses pneus au relief sobre, il conserve une efficacité correcte sur l’asphalte, bien plus en tout cas que les nombreux fatbikes croisés sur ce parcours mythique.
- En terrain montagneux : c’est sans doute plus le poids des bagages que le vélo en lui-même qui sera le facteur limitant. Mais même avec plus de 30 kilos dans ses fontes, Adeline est parvenue à se hisser à plusieurs reprises au-dessus de 3000 mètres. Là encore, tout est une histoire de temps. En tirant 26X34, bien des pentes peuvent être avalées en restant en selle. Dans les descentes les plus scabreuses, la précision des freins hydrauliques Magura HS33 rassure. De même, dans la caillasse ou sur plaques rocheuses, les pneus Schwalbe Marathon Mondial ne mouftent pas.
- Sous la pluie : là encore par mauvais temps, frein et pneus sont des alliés précieux. Autre atout, l’éclairage avant et arrière alimenté par le moyeu dynamo Shutter Precision PV-8 qui permet de voir et d’être vu quand le brouillard s’installe ou quand l’averse tourne au déluge. Les garde-boue, si l’on fait le choix de les conserver, limitent considérablement les projections. Dans tous les cas, avec sa couleur sable, le TX-400 restera présentable même après un passage sur terrain gras. L’apanage des grands baroudeurs !
- Dans la boue : cela peut paraître paradoxal, mais pour lui offrir une chance de tirer son épingle du jeu dans la gadoue, il faut se résoudre à retirer les garde-boue. Sans quoi, dans un bourbier digne de ce nom, la glaise s’accumulera sous les protections et immobilisera totalement la machine. Dans les cas les plus extrêmes, nous avons procédé de la même façon avec les étriers de frein.
- Dans le sable : la GDMBR nous a offert l’occasion de traverser deux déserts et naturellement plusieurs sections de sable. Les pneus de 2 pouces, une fois légèrement dégonflés, garantissent une portance acceptable, jusqu’à un certain point, bien entendu. Dans un sable trop profond, il faudra pousser. Et là, les fatbikes reprennent le dessus… mais pour très peu de temps !
L’avis d’Adeline : « La plupart des cyclistes que nous avons rencontrés sur la GDMBR arboraient gros pneus et petits bagages. De quoi me coller le doute les premiers jours sur le choix de ma monture. Sur certains tronçons techniques, c’est sûr, le TX-400 qui a davantage un profil de routard que de spécialiste du tout-terrain n’était pas à son avantage. Mais si on analyse son comportement sur la totalité de notre traversée des Rocheuses voire sur l’ensemble de notre voyage, on réalise qu’il a été le compagnon idéal. Jamais nous n’avons rebroussé chemin ou modifié notre itinéraire à cause de lui. Ce n’est pas le vélo d’une mode, d’une tendance. C’est un baroudeur né qui s’adapte à tout. S’il y a un mot qui le résume, c’est polyvalence. »
Des composants simples et fiables
L’utilisation des technologies les plus sophistiquées n’est pas adaptée à toutes les pratiques. Dans le cadre d’un voyage au long cours par exemple, on privilégiera un équipement rustique, dépouillé du superflu. C’est la voie qu’ont suivi les concepteurs du TX-400 chez VSF-Fahrradmanufaktur en le dotant de composants simples et fiables. En plus de 10 000 kilomètres et avec un entretien minimaliste, il n’a été l’objet que de rares et menus ennuis mécaniques.
- Les freins : changer les patins des Magura HS33 se fait sans outil. Une manip express et facile que nous n’avons effectuée qu’une fois à mi-parcours.
- Les pneus : infaillibles ! Aucune crevaison en 10 000 kilomètres et pourtant, cette paire de Schwalbe Marathon Mondial en a vu de toutes les couleurs.
- La transmission : elle a tenu le coup jusqu’au bout ou presque. La chaîne se brisant lors de nos derniers tours de roues à notre retour en France. La câblerie, elle, a été changée au deux tiers du parcours.
- Les porte-bagages : un seul incident à déplorer. Le porte-bagage arrière s’est dévissé dans les montagnes Rocheuses. Il a suffi de passer les vis au frein filet pour que la chose ne se reproduise plus.
- La béquille : le maillon faible peut-être. Elle a fini par se casser après s’être dévissée et pliée régulièrement. Nous l’avons remplacée par un modèle universel à double point de fixation sur la base et le hauban du cadre. »
Les roues : du costaud, pas un rayon de cassé !
L’avis d’Adeline : « Franchement, je ne l’ai pas ménagé et malgré un entretien sommaire, il a tenu le choc pendant 10000 bornes sans casse ou pépin mécaniques notables. C’était ce genre de vélo que je recherchais, simple et ultra-costaud. Une monture qui soit un allié dans toutes les situations et pas un boulet qui nécessite des réglages pointus constants ou qui multiplie les défaillances sur le bord de la route. Le TX-400 de ce côté-là sait se faire oublier et permet de se concentrer totalement à l’essentiel : profiter à fond de son voyage ! »
Plus d’images du TX-400 sur notre site Vascomag ou sur notre page Facebook (@vascomag)