Point délicat… Un voyage à vélo, normalement, ça se déroule les fesses sur une selle et les paumes au guidon. Mais voilà, quand l’appétit d’horizons lointains pousse à franchir méridiens et océans, tout le monde ne se convertit pas à la voile ni au pédalo. Et s’il faut prendre l’avion, alors ? Comment emmène-t-on son vélo de voyage dans l’avion ? Nous avons vécu l’aventure et partageons nos conseils et astuces pour que votre monture voyage dans les meilleures conditions pour vous emmener loin une fois atteinte la destination de vos rêves.
1ère option pour prendre l’avion avec son vélo : le système D
Je l’aime bien. La force de l’habitude, sans doute.
Il s’agira de dégoter des cartons appropriés, et de démonter partiellement son vélo pour lui assurer un périple sans heurt : on enlève les pédales, les roues, on desserre le guidon pour l’aligner sur le cadre, et on emballe le tout avec du plastique à bulles, du papier, des chiffons bref – un peu ce qu’on veut. Le voyageur finaud veillera à se munir d’une bonne dose de gros scotch de déménagement pour boucler et renforcer le carton.
Mais ce carton… où le trouver ?
Là-aussi, deux écoles : on peut faire les poubelles des grands magasins, des garages, des entreprises de bâtiment, pour dégoter de quoi assembler autour de son vélo une protection disparate, mais finalement efficace (une astuce dans ce cas : acheter des rouleaux de film plastique étirable pour emballer la nourriture, et enrubanner son vélo, façon chrysalide).
Sinon, on peut se rendre dans un magasin Cyclable et demander à pouvoir recycler un carton de livraison de vélo. C’est cette seconde option que nous avons choisie, lors de notre départ au Nicaragua, et nous avons trouvé notre bonheur au magasin Cyclable Oullins – merci à mon homonyme là-bas, qui avait mis de côté ce qu’il fallait en prévision de notre besoin !
2ème option : acheter une housse ou une valise vélo
Cyclable propose une gamme de valises rigides et sacoches souples dédiées et tous les accessoires de transport pour vélo, en soute. En toute sincérité, j’aurais voulu opter pour cette solution, mais nous n’avions aucune certitude de pouvoir entreposer notre valise vélo ou sacoches à l’arrivée dans la capitale du Nicaragua, et pendant les 4 semaines de notre vadrouille. Des cartons, ça se jette, ça se recycle, et ça se retrouve ailleurs.
Les difficultés :
Cartons comme valises se révèlent pénibles à manipuler – un fatbike tout équipé, avec ses sacoches et une part du matériel, dans son carton de 1,20 mètres par 2, ça pèse entre 35 et 40 kilos. Bien anticiper sur les manoeuvres (transports en commun, voiture, aéroport) et prévoir du temps et des bras.
Prévoir le porte-monnaie, également. Les compagnies aériennes n’aiment guère tout ce qui sort du protocole standard. Pour l’aller-retour de nos deux vélos encartonnés, j’ai déboursé en tout quelques 600 € – excusez du peu…
S’armer de patience, car les douanes sont parfois tatillonnes – aux USA, en simple escale, la fouille de nos cartons a pris plusieurs heures, juste de quoi nous faire louper la correspondance… Primordial : conserver sur soi un outil qui passera les tests de sécurité et ne sera pas considéré comme arme potentielle, mais permettra de sectionner le ruban adhésif et le carton à l’arrivée s’il faut remonter le vélo tout de suite à l’aéroport. Une clé, une cuillère, l’embout tournevis plat d’un outil multi-fonctions pour cycliste averti, peuvent faire l’affaire. Pour l’outillage complémentaire, il suffit de le laisser sur une sacoche de cadre sur le vélo ou sur une sacoche de bikepacking si on a décidé de partir léger ; on y aura ainsi accès très facilement au déballage. Sinon, on peut aussi sangler le multi-outils Survival Gear (Topeak) directement sur le cadre du vélo
L’intérêt :
Voyager loin en ménageant sa monture, pardi !
Je ne suis pas un fervent passager aérien. Les meilleurs voyages, je crois, commencent sur le pas de ma porte et y reviennent. Mais ponctuellement, l’appel du large retentit, on court chez son revendeur Cyclable préféré pour mendier quelques cartons (octroyés bien volontiers et avec le sourire) et nous voilà prêts à embarquer pour aller pédaler à l’autre bout du monde demain.