Comment charger ses sacoches à vélo ? En la matière, il n’y a pas de règles établies, de manuels exhaustifs. Apprendre à boucler ses sacoches de randonnée est une affaire d’erreurs et d’ajustements, en un mot d’expérience, qu’on acquiert seulement à l’école de la route. Alors voici une série d’enseignements glanés ces dernières années lors de nos périples au long cours à travers l’Afrique, la France et l’Amérique du Nord.
Avant toute chose, précisons que nous avons toujours voyagé en mode sacoches (parures intégrales waterproof de type Vaude ou Ortlieb) dans une logique d’optimisation de nos bagages sans verser dans une quête obsessionnelle de la légèreté. Autant que faire se peut, nous cherchons à atteindre le point d’équilibre entre confort et efficacité. Ne manquer de rien, oublier le temps qui passe, avancer sans (trop) peiner, telle pourrait-être notre devise. Naturellement, le retour d’expérience que nous publions ici est le reflet de cette philosophie. Il reste très personnel et chacun y piochera ce qu’il y souhaite selon sa vision du voyage à vélo, son profil ou sa configuration.
1. Faites le tri dans vos affaires
Le matériel le plus léger restera toujours celui qu’on n’emporte pas. Avant d’investir dans un équipement ultra light, faites le tri dans vos affaires. Ai-je vraiment besoin de cet objet ? Se poser la question, n’est-ce pas déjà y répondre ? En général, les indispensables s’imposent d’eux-mêmes et ne soulèvent pas d’interrogation. Cela dit, gardez en tête que les dimensions plaisir et confort ont leur importance lors d’un voyage au long cours. Pour notre part, nous n’hésitons pas à nous accorder un ou deux extras susceptibles de nous réchauffer le cœur le moment venu. Quelques idées : petit instrument de musique, ustensiles de cuisine pour améliorer l’ordinaire, jeux, livres ou liseuse, etc.
2. Gardez les indispensables à portée de main
J’aime à dire qu’il convient d’investir ses sacoches comme on emménage dans un appartement. Comprenez que chaque chose doit avoir sa place. Chez vous, il ne vous viendrait pas à l’idée de ranger vos verres et vos assiettes dans un placard du grenier et, à l’inverse, de laisser, en plein été, l’appareil à raclette bien en évidence sur la table à manger. Eh bien, à vélo, c’est exactement la même chose. Le matériel que vous utilisez fréquemment au cours de la journée doit rester facilement accessible dans les filets ou sur la partie supérieure des sacoches.
Par exemple, évitez de conserver vos provisions pour le pique-nique ou pire le papier toilette tout au fond de vos bagages au risque d’avoir à retourner l’intégralité de vos affaires dans l’urgence le moment venu (histoire vécue). De même, une fois la disposition de votre équipement clairement définie, veillez à ne pas trop en changer. Comme à la maison lorsque vous ouvrez vos placards, chaque geste en direction de vos sacoches doit devenir un automatisme.
3. Equilibrez la charge
Autre paramètre à prendre en considération et pas des moindres, l’équilibrage de votre chargement. N’hésitez pas à délester votre roue arrière qui supporte déjà votre poids en plaçant certains équipements lourds à l’avant. Vous y gagnerez également en stabilité. Attention toutefois à bien répartir la masse entre la sacoche de droite et celle de gauche. Un écart de poids entre les deux risque de déstabiliser la direction et de vous conduire à la faute. De manière générale, évitez de surcharger vos sacoches au risque de compliquer leur fermeture et de provoquer une usure ou des casses prématurées. De notre côté, nous conservons toujours un espace libre pour placer le ravitaillement ou un achat imprévu. Autre conseil, surveillez de près les lanières, cordons, tendeurs et tout autre objets similaires susceptibles de venir s’emmêler dans vos rayons.
4. Personnalisez vos sacoches
Ce petit truc simple va vous éviter bien des ouvertures inutiles. Afin de distinguer vos sacoches gauche et droite qui, il faut bien le dire, se ressemblent comme deux gouttes d’eau une fois détachées de votre vélo, ornez-les d’un autocollant, d’un écusson ou de tout autre signe particulier qui vous permettra de les différencier en un clin d’œil. Ces repères vous aideront également à mémoriser l’emplacement de votre matériel. Raisonnez par association. Par exemple veste de pluie/sacoche avec le drapeau français. Ainsi, plus besoin de jouer à pile ou face lorsque l’averse commence à tomber !
5. Placez votre appareil photo dans la sacoche guidon
Personnellement, j’ai constaté que, par paresse ou faute de temps, je renonçais à bon nombre de clichés intéressants dès lors qu’il s’agissait d’aller fouiller au fond de mes sacoches pour dénicher mon appareil. J’ai donc fait le choix d’embarquer un modèle peu volumineux qui se loge facilement dans ma sacoche guidon. Ainsi, je l’ai en permanence sous la main, prêt à dégainer en une poignée de secondes.
Certes, mes photos n’ont peut-être pas la qualité des clichés capturés avec un appareil plus lourd et perfectionné, mais au moins elles existent ! Si vos exigences en la matière ne sont pas négociables, rien ne vous empêche d’emporter en parallèle votre matériel photo (reflex, objectifs, trépied etc) pour des prises de vue plus travaillées nécessitant moins de spontanéité. Un sac à dos dédié, spécialement compartimenté et doté d’une housse ou d’une membrane résistante à la pluie, au sable et à la poussière sera alors un allié précieux. Vous pourrez l’attacher sur votre porte-bagages en appui sur vos sacoches (voir ci-dessous).
6. Un sac à dos, oui, mais pas sur le dos
Lorsque vous quitterez la selle pour aller faire les courses, vous promener en ville ou même partir en rando à pied, vous serez heureux de pouvoir emporter avec vous vos affaires les plus précieuses. Même si les sacoches Vaude ou Ortlieb sont équipées d’une courroie pour être portées en bandoulière, nous leur préférons un sac à dos plus compact, léger et fonctionnel.
Dès lors qu’il s’agit de laisser les vélos derrière nous, nous avons pris l’habitude de placer nos objets de valeur (appareils photo, ordinateur, copie de papiers d’identité etc.) dans un sac d’alpinisme de 22 litres. Lorsque nous pédalons, nous l’attachons sur le porte-bagage avec des tendeurs. Pas question, sauf exception, de le conserver sur nous pour une question de confort, mais également pour limiter les risques de pathologie du dos.
7. Gardez votre ordinateur au sec
Nous avons toujours fait le choix lors de nos périples au long cours de partir avec un ordinateur portable, histoire de pouvoir traiter et sauvegarder nos photos, monter des vidéos ou mettre à jour notre blog. Le défi consistant à le garder en bon état de fonctionnement malgré les vibrations, la poussière et la pluie.
Pour ce faire, nous le glissons en premier lieu dans une housse en néoprène qui réduit l’impact des chocs et limite les rayures. Puis, nous insérons le tout dans une pochette étanche dotée d’une fermeture supérieure par enroulement à l’instar des sacs utilisés en kayak. Pour finir, nous disposons le tout dans le rabat intérieur de notre sac à dos, lui-même fixé sur un porte-bagage. Ainsi, nous n’avons jamais eu d’ennui majeur à déplorer avec notre matériel informatique.
8. Rangez vos outils dans une trousse de cadre
Avec le développement de la tendance bikepacking, de nouveaux types de sacoches ont fait leur apparition sur le marché autorisant les adeptes de l’ultra light à se passer de porte-bagages et donc des traditionnelles sacoches cavalières. Mais les deux dispositifs ne doivent pas nécessairement être mis en opposition. Au contraire, dans bien des situations, une combinaison hybride peut s’avérer très judicieuse. C’est le choix que nous avons fait lors de notre dernier périple en complétant notre habituelle parure de sacoches Vaude, d’une petite sacoche de cadre Apidura, destinée à faire fonction de trousse à outils. L’idée, encore une fois, consistant à conserver à portée de main, l’équipement nécessaire pour faire face aux incidents mécaniques les plus fréquents. Nous y fourrons donc un multi-outils avec clés allen et dérive-chaîne, un second avec couteau et pince, un kit de réparation des crevaisons, une clé à rayons, un chiffon, un tube de lubrifiant pour la chaîne.
9. Diversifiez les contenants côté cuisine
A moins de se contenter uniquement de plats déshydratés et de barres énergétiques, il peut être judicieux de prévoir plusieurs contenants pour stocker de la nourriture. Notre préférence va aux trois types suivants :
- Une boîte plastique hermétique destinée aux aliments cuisinés pour pouvoir par exemple conserver les restes du soir jusqu’au lendemain midi ou y placer une omelette pendant quelques heures.
- Des sachets de cuisine à zip dans lesquels on glisse fruits secs, noix, viande séchée, herbes aromatiques… Le zip permet de faire le vide facilement et de compacter chaque pochette.
- Un ou deux tubes compressibles (squeeze tube). En apparence, ce type de flacon souple ressemble à un gros tube de dentifrice dont l’extrémité s’ouvre et se ferme par un système d’enroulement. L’idéal pour stocker des pâtes à tartiner, confitures, miel, moutarde ou autres condiments et améliorer un peu l’ordinaire.
Pour le stockage de l’eau, nous privilégions les bouteilles plastique d’1,5 L qui peuvent être réparties facilement dans l’ensemble de nos sacoches sans créer de déséquilibre. Elles peuvent être renouvelées facilement en cas de besoin.
10. Munissez-vous d’un kit de réparation pour vos sacoches
Certes, nos sacoches ont été conçues pour durer. Mais aucun matériel n’est infaillible, alors nous avons pris l’habitude d’anticiper la casse et embarquons toujours un kit de réparation qui nous a déjà sortis de plusieurs mauvais pas. En tête de liste, l’ustensile miracle, le collier de serrage qui permettra de pallier un système d’attache défectueux.
En cas de formation de trous ou de perte d’étanchéité, un rouleau adhésif destiné, à la base, à la réparation des tentes ou des matelas pourra vous sauver provisoirement la mise. Pensez également à emporter des clips de rechange car c’est généralement la pièce qui lâche en premier. Si le problème est plus sérieux, vous trouverez tout un éventail de pièces de rechange pour vos sacoches sur le site de Cyclable.
Plus d’images de nos voyages sur notre site Vascomag ou sur notre page Facebook (@vascomag)