Le vélo a été à l’honneur lors des Assises de la Mobilité. Preuve en est , a place que ce mode de transport a pris dans la grande consultation publique préparatoire et au sein des ateliers de travail ; Elizabeth Borne, Ministre en charge des Transports, souligne : « c’est l’un des sujets le plus abordé dans nos réunions publiques ». Le vélo devient ainsi incontournable dans la réflexion sur l’aménagement des infrastructures, en ville comme en milieu rural.
Les Assises de la Mobilité
Les Assises de la Mobilité ont permis de réaliser une large consultation préparatoire à la Loi d’orientation des mobilités qui sera présentée au Parlement courant 2018. Pendant 3 mois, une large consultation publique a eu lieu, avec en parallèle des ateliers d’experts et la mise en place d’un Comité de l’innovation et de la mobilité.
Le résultat de ce travail permettra à la Ministre des Transports d’envisager un un schéma directeur pour des mobilités plus propres, plus solidaires, plus sûres, plus intermodales, plus connectées et plus soutenables.
Annonce d’un Plan Vélo National
Le discours de clôture de la Ministre en charge des Transports souligne l’importance de changer de regard sur le vélo : « Il faut arrêter de regarder le vélo avec condescendance en considérant que c’est un sujet mineur […]. Il y a une aspiration de nos citoyens à un changement culturel sur ce sujet ». Et c’est sur ces mots qu’elle annonce le lancement d’un Plan National Vélo.
Ce Plan Vélo sera bien évidemment transversal et la Mistre des Transports s’entourera d’Agnès Buzyn, Ministre de la Santé publique, de Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education et de Laura Flesselle, Ministre des Sports, pour le préparer.
Restitution du groupe de travail « Mobilités plus propres »
La multimodalité est en train de devenir la norme souligne Patrick Oliva, en citant notamment l’exemple de Copenhague, qui est très en avance par rapport à nous sur la transition énergétique et le développement durable.
La FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) était pleinement partie prenante dans ce groupe et son Président, Olivier Schneider, est intervenu pour restituer une partie des conclusions de ce groupe.
Rappelons que la FUB avait lancé, à l’occasion des Assises de la Mobilité, une consultation de grande ampleur, le Baromètre cyclable à travers le site Parlons Vélo. 113.000 personnes avaient répondu et ont permis de donner une vision consolidée de la place du vélo en France et des besoins des cyclistes.
Olivier Schneider insiste sur l’importance de développer la « culture vélo », puisque c’est une solution de mobilité qui agit positivement sur la santé publique, l’apaisement de nos villes, le développement durable.
57% des déplacements font moins de 5 km et donc facilement accessibles au vélo, et les Français s’intéressent toujours plus à ce mode de transport doux. Mais « pourquoi autant d’appétence et si peu de pratique ? » interroge Olivier Schneider.
Le nombre importants de retours sur le questionnaire du baromètre cyclable permet d’identifier les véritables freins à l’usage du vélo en France : c’est essentiellement la sécurité qui fait défaut, en particulier à cause du manque d’aménagements spécifiques. Ce sont notamment les personnes les plus vulnérables (enfants et seniors) qui ne se sentent pas suffisamment en sécurité pour utiliser le vélo, alors que ce sont ces populations les plus sujettes à la sédentarité aujourd’hui.
Ainsi pour répondre aux besoins des citoyens, il est proposé de faire un appel à projets et de créer des territoires pilotes qui mettront en oeuvre la « cyclabilité » sous toutes ses formes :
- Création d’infrastructures cyclables protégées et interconnectées
- Prise en compte du stationnement vélo dans les aménagements, en particulier dans les gares, pour favoriser la multimodalité
- Développement de l’apprentissage du vélo à l’école, favoriser une bienveillance à l’égard des modes doux.
Parmi les autres pistes de travail pour améliorer les mobilités actives, ce groupe d’experts propose aussi :
- L’instauration d’un Code la rue (à horizon 2020), complémentaire au code de la route qui a été conçu principalement pour les voitures
- Une meilleure sécurisation des passages piétons
- La création d’infrastructures spécifiques pour le vélo afin que la voie publique soit mieux partagée entre les usagers
- La mise en place d’amendes minorées pour les utilisateurs de modes actifs
- L’établissement d’une l’équité au niveau fiscal entre les utilisateurs de véhicules motorisés et ceux qui privilégient les modes doux dans leurs déplacements quotidiens (IKV) et l’inclusion des vélos cargos dans l’aide à l’achat proposée par l’Etat.