Nous avons choisi de vivre la grande aventure avec Axel, 10 mois : 88 jours, 4500 kilomètres en famille, la traversée des Rocheuses aux états-Unis et au Canada. Nous en revenons bien grandis !
« Est-ce que l’on devient parent, comme une métamorphose, dans le tourbillon émotionnel de la chambre d’accouchement ? J’aime à croire, à l’inverse, qu’il s’agit d’une aventure au long cours, d’un voyage qu’on n’achève jamais vraiment. Et si justement, pour entamer dans les meilleures conditions ce processus de construction personnel de longue haleine, il fallait partir ?
Le vélo pour faire un pas de côté : une philosophie de vie…
C’est le pari que nous avons fait alors que notre fils Axel venait de fêter ses 10 mois. Pendant près d’une année, nous avons arpenté les routes et les sentiers d’Amérique du Nord dans l’espoir de nous inventer une vie à trois. Qu’avons-nous appris en chemin ? Le vélo dispose d’un incroyable pouvoir magique ! Il redonne au monde sa pleine dimension et, surtout, il libère le temps, ces heures, ces jours que les contingences de la vie moderne parasitent, accaparent et dont soudain vous retrouvez la jouissance pour observer votre petit grandir aux premières loges. Quel luxe assurément !
Oser partir à vélo avec son enfant
Mais avant d’en arriver là, il faut oser partir. Et cela ne va pas de soi. Il faut lever les barrières que la société, votre entourage et vous-même, avant tout, avez placé sur la route du voyage. Supportera-t-il ces longues heures dans l’habitacle de la remorque ? Ne risque-t-il pas d’avoir froid sous la tente ? Et s’il tombe malade ? Après tout, cela vaut-il le coup puisqu’il ne se souviendra de rien ? Seul l’enseignement dispensé par la piste permettra de répondre totalement à ces interrogations qui précédent le grand saut. Selon nous, cet apprentissage est d’ailleurs, en soi, une excellente raison de mettre les voiles.
L’école de la route… à vélo
Mais il y a la satisfaction aussi d’avoir écrit une des plus belles pages de notre roman familial. Non bien sûr, Axel ne conservera aucun souvenir visuel de notre échappée en pleine nature, mais nous avons la conviction que les émotions resteront. A cet âge où l’on absorbe comme une éponge tout ce que distille le monde extérieur, il aura été à l’école de la route. La meilleure ? Sans doute pas, mais la plus foisonnante, la plus fascinante et, nous nous plaisons à croire, la plus belle qui soit ! »