Dès l’apparition du cinéma à la fin du XIXe siècle, le vélo entre dans le champ. À la sortie de l’usine Lumière, on voit des ouvriers enfourcher leur bicyclette. Depuis, vélo et cinéma n’ont jamais cessé de faire bon ménage.
Lyon, lieu de conservation du patrimoine cinématographique
L’Institut Lumière, association implantée dans le quartier Monplaisir à Lyon depuis 36 ans, consacre principalement son activité à la diffusion et à la conservation du patrimoine cinématographique. Cela se traduit sous plusieurs formes avec :
- Le musée dédié aux inventions des frères Lumière
- Un centre de documentation
- Le festival de cinéma Lumière reconnu dans le monde entier
- La gestion d’un réseau de cinémas de proximité : les Cinémas Lumière.
Quand le vélo reprend sa place au sein du système Lumière
Fort de valeurs communes entre les cinémas Lumière et Cyclable, l’idée d’un partenariat entre ces deux réseaux passionnés par leur métier a vu le jour : donner la possibilité aux collaborateurs d’avoir un vélo pour circuler librement entre les 3 cinémas lyonnais.
Sylvie Da Rocha, directrice des Cinémas Lumière, a accepté de répondre à nos questions à ce sujet.
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Sylvie Da Rocha, directrice des Cinémas Lumière – copyright Rosebud SARL Olivier Chassignole
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Réception du vélo au Cinéma Lumières de Terreaux par Gilles Besson, directeur technique et responsable scolaire
Quel sens a, pour vous, ce partenariat liant le vélo et le cinéma ?
« Les vélos ont été les protagonistes de grands films au cinéma. Nous avons tous en tête l’affiche du film E.T. de Steven Spielberg, avec un jeune garçon pédalant dans les airs et la pleine lune en arrière-plan, ou bien Jacques Tati sur son vélo dans Jour de fête. C’est un vélo qui porte Le Gamin au vélo des frères Dardennes, à la recherche désespéré de l’amour de son père. Il est l’objet du drame social dans Le Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica et symbole d’émancipation féminine dans Wadjda, premier film réalisé par une femme saoudienne Haifaa Al Mansour.
A Lyon, le lien entre les deux est particulier. C’est ici qu’existe le festival « Sport Littérature et Cinéma ». Il a été créé par la maison mère des cinémas Lumière. On se souviendra de l’ouverture du festival en 2016 en présence de Raymond Poulidor. Enfin, la localisation même de nos cinémas est faite pour l’utilisation du vélo. Ils sont tous les trois situés en centre-ville. A vélo, il ne faut pas plus de 5 à 10 minutes pour aller d’un cinéma à un autre. Le vélo, comme le cinéma, ont cela en commun : ils donnent le moyen d’accéder à la découverte (on utilise un vélo ou on entre dans une salle pour se rendre « ailleurs ») un temps pour soi où l’on est attentif à ses sensations et à son environnement, seul, en famille ou entre amis. »
Le vélo des Cinémas Lumière est un vélo à assistance électrique, comment vous et vos collaborateurs se sentent sur ce type de vélo ?
« Comme un oiseau, c’est comme si on volait ! Comme nous transportons du matériel, c’est d’une grande aide. Et comme cela demande peu d’effort, les moins sportifs sont convaincus ! »
Et vous, quelle est votre pratique du vélo ?
« Je fais du vélo tous les jours, toute l’année, quel que soit le temps, principalement en ville. Il s’agit du moyen le plus rapide pour se déplacer, le moins couteux, le plus écolo, le meilleur pour la santé, le plus ludique. Et se garer est facile ! A Lyon, il y a des pistes cyclables presque partout. Pas besoin de se plier le soir aux horaires des transports publics. On se sent libre. »
Si vous souhaitez vous faire une toile, voici une sélection non exhaustive de films vélophiles :
Comment ne pas penser à Jour de Fête lorsque l’on évoque le vélo et le cinéma ? Le film de Jacques Tati raconte les tribulations d’un facteur, qui, après avoir visionné un documentaire sur ses collègues américains dans un cinéma ambulant, se lance à son tour dans une tournée à l’américaine.
- Le Voleur de bicyclette (1948)
Adapté du roman éponyme de Luigi Bartolini, Le Voleur de bicyclette est un film de Vittorio De Sica. Ce classique conte les aventures d’un père de famille en difficulté financière et s’étant fait voler sa bicyclette, le moyen de locomotion indispensable pour se rendre à son travail.
Le premier long-métrage produit par l’Arabie Saoudite raconte l’histoire d’une petite fille de douze ans, Wadjda. Dans un pays aux pratiques très conservatrices, elle rêve de posséder un vélo. Pour faire la course, tout simplement… Tout simplement et comme tous les garçons de son âge. Déterminée à en avoir un, elle s’inscrit alors à un concours de récitation coranique afin d’obtenir l’argent nécessaire à l’achat de l’objet tant convoité. Plus qu’un symbole de liberté, le vélo représente dans ce bijou signé Haifaa Al Mansour l’émancipation de la femme.
Scénariste de Jurassic Park et de La Guerre des mondes, deux succès de Steven Spielberg, David Koepp signe, avec Premium Rush, le premier film d’action s’appuyant sur la culture fixie. Jospeh Gordon-Levitt y incarne le coursier le plus doué et le plus rapide de New York. Sa vie va prendre un drôle de virage lorsqu’il va transporter un pli pas comme les autres… Efficace.
Ce documentaire de Fredrik Gertten dépeint les problèmes actuels et mondiaux en lien avec le climat, les ressources de la Terre et la pollution engendrée par les voitures… un chaos croissant, bruyant, qui empoisonne la planète mais que le vélo peut faire changer.
N’hésitez pas à partager d’autres films dont le vélo serait… le héros !