Une belle nouvelle : Cyfac relance la production des Cycles Meral. Ce projet dépoussière la randonneuse traditionnelle et s’inscrit pleinement dans la veine du renouveau et de l’essor du cycle artisanal en France : on compte aujourd’hui 50 cadreurs officiels, là où ils étaient seulement 10-15 il y a 5 ans.
La relance de cette marque ancienne permet d’apporter en marque française un vélo haut de gamme de série que l’on ne trouve pas sur le marché.
Meral et Cyfac, deux destins liés au vélo
Le nom, d’abord. « Meral » vient du nom du créateur, Albert Métayer, spécialiste de la fabrication de mécanismes de canapé-lit.
Une marque liée depuis toujours à celle de Cyfac. L’histoire démarre en 1972 : Meral avait en parallèle de son activité principale une équipe de vélos amateur de haut niveau dans la région centre. Au cœur de cette équipe, un certain Francis Quillon, qui avait des connaissances en fabrication de vélo artisanal.
Le PDG de Meral se tourne alors vers Francis pour mettre en place et diriger la fabrication de vélos. C’est à La Fuye, en Touraine, que tout démarre. « J’avais 24 ans à l’époque […] je savais fabriquer des cadres et je me suis largement inspiré des machines de série haut de gamme de l’époque, les Singer et autres Berthoud », explique Francis.
C’est un succès pour la marque, qui conquiert le cœur des cyclistes de l’époque, reconnaissant une qualité de fabrication hors du commun et un travail d’expert sur la géométrie et le design des modèles. Son slogan de l’époque résume bien la philosophie de la marque : « La haute couture au prix du prêt à rouler ».
Puis Meral a été vendu aux Cycles Lejeune dans les années 80 et une nouvelle page s’ouvre pour Francis, qui crée l’entreprise « Cyfac » (CYcles Fabrication Artisanale de Cadres) et s’installe de l’autre côté de la route, juste en face de l’usine Meral.
Au début des années 2000, après plusieurs rebondissements, Cyfac est racheté par Aymeric Le Brun, l’actuel dirigeant. La marque continue à être reconnue pour la qualité de son savoir-faire. Une nouvelle page s’ouvre aujourd’hui avec la relance des Cycles Meral.
Pourquoi Cyfac se lance-t-elle dans une telle aventure ?
L’idée de départ vient du fait que vendre des cadres sur mesure est beaucoup plus compliqué et plus long qu’il y a 10 ans.
Boris Demeure, de Cyfac, nous explique que « l’objectif était de proposer des cadres faits en France qui puissent se substituer à des cadres made in Taiwan en montage à la carte. La tendance actuelle va nettement vers le montage à la carte, toujours plus répandu :
- Les clients aiment réfléchir et choisir chaque composant pour obtenir un vélo unique.
- Les cyclistes sont devenus plus exigeants et demandent maintenant des montages de plus en plus hors normes.
- De plus en plus de personnes ne se retrouvent plus dans le montage de vélo de série. »
La randonneuse Meral en version homme et femme
Autant la marque Cyfac est dédiée au montage à la carte, à la customisation la plus poussée, autant Meral viendra en complément idéal avec des modèles sans option, produites en petite série, de façon artisanale, dans les ateliers de La Fuye.
Pour commencer, ce sont deux randonneuses qui voient le jour, car la marque souhaite proposer systématiquement une version homme et une version vélo femme : « Francis » et « Francette » seront disponibles en 3 tailles, avec des couleurs prédéfinies. Toutes deux sont conçues sur une base de cadre Colombus Zona. Ces modèles emblématiques des années 70 sont montés avec des pièces modernes.
Une qualité de fabrication haut de gamme, et un vélo à géométrie variable allant de la randonneuse légère pour des randonnée rapide telle que Paris-Brest-Paris, à la randonneuse de voyage lorsqu’on l’équipe en conséquence, le cadre étant prévu à cet effet. De plus la liberté offerte par le passage des roues de 650B à 700C permet de moduler selon les parcours, l’envie et les appétences de chacun.
Le nom de ces deux vélos est un bel hommage historique à des personnages emblématiques de la marque, qui ont construit Cyfac et en ont fait son identité au fil des années.
- Le randonneur homme est baptisée « Francis », en référence à Francis Quillon, qui a tant fait pour Meral et Cyfac.
- La randonneuse femme est nommée « Francette », du prénom d’une employée chez Meral, qui a participé à toute l’aventure. Francette était chargée de limer les cadres acier et alu après le cadrage, soit un travail de finition essentiel. Le modèle Francette propose une géométrie féminine avec un toptube légèrement cintré
Le vélo gravel par Meral
A ces deux modèles randonneur, s’ajoute une gamme de vélos gravel, toujours conçue en petite série artisanale et là encore déclinée au masculin et au féminin.
Chacune des 2 versions se retrouve en 3 couleurs différentes (6 teintes au total), avec un axe traversant avant/arrière et des freins à disques.
Ils peuvent être montés au choix en monoplateau ou double plateau en fonction de ce que le cycliste souhaite en faire. L’objectif est que nos cadres « puissent être montés dans toutes les configurations souhaitées » indique Boris.
Enfin, comme les randonneurs, ils peuvent être équipés de roues 650 x 42 B afin d’avoir des pneus pour faciliter le franchissement ou bien en 700 x 28 pour pouvoir faire de la route. Une belle polyvalence.
Un vélo gravel femme : une géométrie spécifiquement féminine
Meral est l’un des rares fabricants à proposer un cadre de gravel bike spécifiquement féminin.
Boris précise : « Dans notre expérience, chez Cyfac International, nous avons beaucoup de femmes qui viennent nous voir et se tournent vers le sur-mesure car les géométries habituelles ne sont pas adaptées pour elles.
De plus, avec l’outil Postural System commercialisé aujourd’hui par la société MorphoLogics, que nous avons utilisé pendant plus de 10 ans, nous avons constaté que les femmes ont généralement un buste plus court et des jambes plus longues que les hommes. Elles ont donc besoin d’un vélo plus haut et plus court que leurs homologues masculins. Celui-ci a donc été pensé pour elles au niveau de la géométrie, qui est différente, en particulier au niveau de l’angle de direction, de la longueur du cadre et du tube de selle.
En parallèle, il y a aussi un côté esthétique : les femmes cherchent des vélos qui leur ressemblent, et à ce stade, hormis dans le cyclocross, il y a très peu de choix pour elles. Avec ces modèles qui leur sont dédiés, on trouve des géométries plus douces, moins agressives et des coloris plus féminins. Ce qui n’empêchera jamais un homme de rouler sur une géométrie femme. Mais nous avons pris le parti d’avoir un vélo qui est vraiment différent. »
Au niveau tarif, en version kit cadre avec jeu de direction, le randonneur et le gravel affichent un prix de 1500 €.
Gageons que ces vélos, randonneuse et gravel bike made in La Fuye rencontreront un beau succès et feront le lien avec un passé mémorable ; « Francis Quillon est toujours là et porte le même œil bienveillant sur cette belle aventure » insiste Boris.
Alors, longue vie à Cyfac et aux cycles Meral !