C’est au tour de Jonathan et Emilie de nous raconter leur aventure à vélo cargo : ils se sont convertis au vélo avant d’avoir leurs enfants et ils sont donc naturellement passés sur un vélo cargo lorsque leurs déplacements sont devenus familiaux. Itinéraire d’une famille à vélo à Paris.
A vélo, le carburant s’achète en boulangerie !
« Avant, je roulais à moto ou en voiture. Mes voisins me détestaient quand je rentrais tard ou partais tôt ou quand je me jetais sur le trottoir parce que « j’en avais pour deux minutes ». Assez vite, j’ai compris qu’en plus d’être un trouble de voisinage, je n’étais pas aussi rapide que cela.
Entre les bouchons où même une moto reste coincée, chercher une place, faire un plein, acheter les pneus, faire l’entretien, passer du temps à changer d’assurance, gagner l’argent qui sert à payer le tout…
Peu à peu, le vélo en ville est devenu une évidence. Mes déplacements sont faciles, le stationnement est gratuit, l’assurance coûte très peu, l’entretien est facile et le carburant s’achète en boulangerie ! Le fait que ce mode de transport ne soit ni bruyant ni polluant le rend carrément incontournable pour nos zones denses. C’est mieux pour ma santé et celle des personnes autour, c’est mieux pour ma ligne et mon compte bancaire et c’est même mieux pour les automobilistes – un concurrent de moins dans les bouchons et une place de stationnement en plus ! Bref, je suis un repenti.
Cycliste avant de devenir parent
J’étais donc cycliste avant de devenir parent. Quand on devient parent, on renonce à pas mal de choses, mais je ne me voyais pas renoncer à la possibilité de me déplacer à vélo. Quand on se déplace avec les enfants à pied, on est lent. Faire un petit tour, éventuellement pour chercher des trucs en commerce, genre une boucle de 3 km, c’est une bonne heure. Descendre la poussette et les enfants, installer le petit, éventuellement mettre la couverture de pluie, habiller tout le monde selon la saison, et puis marcher à leur allure…
D’un vélo cargo à un autre…
Naturellement, j’avais acheté un vélo cargo me permettant de transporter les enfants. Mais en raison du manque de place dans l’immeuble, il dormait dans la rue. Pas de bol, je l’avais mal attaché avant de partir en vacances et l’antivol câble n’a pas résisté. Nous avons tous pleuré le vol de notre cargo, tant nous nous y étions attachés ! C’était notre transport quotidien pour toute la famille. Nous nous sommes donc mis à la recherche d’un remplaçant.
De tous les vélos cargo, nous avons choisi de rester sur un modèle de type hollandais, avec une tente. Les enfants sont installés à l’intérieur, à l’abri du froid, du vent, de la pluie. Les sorties sont donc faciles. Les enfants adorent les balades, et dorment au retour des sorties s’ils veulent !
C’est aussi très utile pour les courses. Nous n’avons pas pris de sacoches, c’est donc juste la benne devant, mais ça prend un chariot de courses plein sans problème. Faire le marché, chercher les chemises au pressing (accrochées aux baleines à l’intérieur pour rentrer au sec, c’est top), même un gâteau fragile suspendu du toit de la tente – toutes nos affaires peuvent voyager en toute sécurité.
Vélo cargo électrique ou naturel ?
Nous avons hésité un peu au moment de choisir un modèle à assistance électrique ou un modèle classique. Finalement, nous avons opté pour un modèle classique, le Babboe city. Pourquoi ? Le vélo assisté peut être fort utile pour certaines personnes, notamment celles qui ont des charges très lourdes à transporter, des pentes très raides, ou un handicap physique.
Nous ne transportons que les trois enfants et quelques courses, nous habitons dans le 15ème arrondissement, qui est plutôt plat, et nous sommes tous les deux en bonne santé. Il n’y a nul besoin d’une assistance. Si j’ai l’impression d’être plus lent au démarrage, les données GPS me donnent raison : la moyenne constatée sans assistance n’est pas inférieure sur les trajets courts (maison-crèche-marché-travail).
Bonus supplémentaire, il n’y a pas de surpoids dû à la batterie/moteur que l’on doit trimballer quand on a oublié de recharger la batterie. On m’a demandé comment je fais sans assistance pour arriver sans être en nage. C’est simple : je fais comme je fais à pied ! Si je porte costume-cravate et que je cours, je vais me réchauffer et suer, c’est normal. Si je vais trop vite sur mon vélo, bah, c’est pareil. De toute manière, avec la circulation parisienne, ça ne sert à rien de se presser, il y a souvent des points qui bloquent. Je vais à tous mes rendez-vous à vélo et jamais je ne suis arrivé en sueur, comme je ne suis jamais arrivé en retard.
Bénéficier de l’aide de 600€ de la mairie de Paris pour l’achat d’un vélo cargo
La subvention de 600€ était bien évidemment un atout. Le magasin Cyclable dans le 16ème nous a très bien conseillé pour les formalités et nous attendons le paiement de la part de la mairie. Nous avons aussi pris une assurance vol et un antivol digne de ce nom – nous tenons à garder ce vélo aussi longtemps que possible !
Le magasin avait des modèles disponibles à essayer pour voir la maniabilité – je connaissais déjà le modèle, mais c’était utile pour ma compagne. La première révision s’est très bien passée, rien à signaler sur le vélo. Seul un câble de sélecteur de vitesses a été changé sous garantie, rien qui nous empêchait de nous déplacer !
Je tiens à préciser que je ne reçois pas de rémunération ou avantage pour ce témoignage 😉 »