Vous avez dit « Bikepacking » ? Un mode de portage innovant qui autorise à faire l’impasse sur les porte-bagages, un état d’esprit également, forgé sur deux valeurs : mobilité et minimalisme. Le concept, popularisé sur les pistes nord-américaines, redéfinit les codes de l’aventure sur deux roues. Présentation.
La mobilité sans concession
Garantir son autonomie, tout en optimisant sa capacité de déplacement, voilà le défi que permet de relever le bikepacking.
A contre-pied du cyclotourisme conventionnel indissociable des emblématiques sacoches transversales, cette solution de portage innovante consiste à faire l’impasse sur les porte-bagages.
Des scratches, des sangles permettent de fixer des sacoches au design minimaliste sur le triangle du cadre, le tube horizontal, le cintre, la tige de selle ou encore la fourche. De quoi s’affranchir des œillets de fixation et tailler la route sur n’importe quelle monture, gravel bike, VTT ou même vélo de route en carbone.
La formule, en premier lieu, répond aux exigences des adeptes de l’ultra-endurance sur route comme sur chemin. Avec une bagagerie profilée et réduite à sa plus simple expression, les concurrents du mythique Tour Divide, au fil des Rocheuses, ou de la Transcontinental Race, à travers l’Europe, parviennent à effacer quotidiennement 300 km voire davantage.
Viser la légèreté au nom de la mobilité, sans concession. Le concept connaît également un succès grandissant dans les rangs des voyageurs, du moins chez les plus sportifs d’entre eux.
Car le bikepacking redéfinit les codes de l’aventure. Il élargit le terrain de jeu à des zones autrefois hors de portée à cause du relief ou de la technicité des sentiers. Si ce n’est qu’un outil, alors il véhicule un état d’esprit qui interroge chaque pratiquant sur son rapport à la sobriété, au confort, à la progression sur deux roues en générale.
Un phénomène de mode ? Sans doute pas. Le bikepacking s’inscrit dans le sillage de pratiques plus anciennes.
Il est l’héritier des cyclomuletiers, du VTT BUL (bivouac ultra léger). Il remet au goût du jour, mieux il rend accessible, un rêve que les adeptes de la bourlingue à vélo ont toujours caressé : aller plus vite, aller partout.
Témoignage de Clément, ultra-cycliste dans l’âme
Clément Pic est venu à bout de la North Cape 4000, une épreuve longue distance qui reliait, en 2018, l’Italie au Cap Nord. Ce Lillois de 38 ans est adepte de la solution de portage bikepacking.
« Ma manière naturelle de faire du vélo associe voyage et performance sportive. Quand le matériel bikepacking a débarqué sur le marché, j’ai trouvé ce que j’avais toujours recherché. Des outils parfaits pour la grande distance sportive où la dimension spartiate est présente. J’aime ce côté ascétique. Si je ne m’inscris pas forcément dans une course à la légèreté, je ressens du plaisir à aller au plus simple.
Sur la North Cape 4000, j’ai embarqué une sacoche de selle imperméable Ortlieb, une sacoche de cintre Apidura, une sacoche de cadre PlanetX et une petite sacoche fixée sur le tube horizontal avec mon téléphone, des barres de céréale et… mon peigne à barbe. De quoi transporter une dizaine de kilos de matériel.
Tout le travail d’optimisation des bagages en amont est vraiment super ludique. Mais la solution bikepacking ne conviendra pas forcément à tout le monde. Il faut s’interroger sur son rapport au confort, ne pas franchir le pas par effet de mode. Il ne s’agit pas d’une solution universelle, mais d’un outil adapté à une pratique. »