Le vélo s’est montré particulièrement utile pendant cette période de confinement. Au moment du déconfinement, qui acceptera encore de se serrer dans les transports en commun ? Une nouvelle ère est probable, où chacun souhaitera, pour sa santé et celle des siens, utiliser un moyen de transport sécure. Un moyen de transport permettant une distanciation sociale. Quel est le meilleur moyen aujourd’hui ? Le vélo !
En quoi le vélo permet-il de respecter les gestes barrière ?
De nombreuses communes en France ont commencé à mettre en place des pistes cyclables temporaires ou « coronapistes » usant de « l’urbanisme tactique » et le gouvernement a officiellement demandé une coordination autour de ces initiatives, en vue du déconfinement.
Celui-ci pose nombre de questions : la crise de Covid-19 va impacter durablement nos modes de vie. Dans le domaine des déplacements, la distanciation sociale est quasi-impossible à mettre en œuvre dans les transports en commun.
Les déplacements sont en première ligne et le vélo apparaît comme une solution relativement simple à mettre en œuvre pour favoriser les gestes barrière.
Accélération de l’écosystème vélo avec la crise Covid-19
Le contexte était globalement favorable au développement du système vélo depuis ces dernières années.
En parallèle, les grèves de fin 2019 avaient lancé une dynamique positive avec l’augmentation de la part modale du vélo.
La crise du Coronavirus pousse à l’agilité et à l’innovation. Et le vélo va sans doute en bénéficier afin de rendre service au plus grand nombre et limiter la contagion par son effet naturel de « distanciation sociale ».
Une dynamique vélo qui s’est mise en place à l’étranger puis en France
Durant le confinement, les exemples de nombreuses villes à l’étranger avaient marqué les esprits. La France a été plus lente, d’une part en mettant plusieurs jours à bien dissocier l’usage du vélo sportif au vélo utilitaire puis avec la fermeture initiale de parcs et pistes cyclables.
Une situation mondiale à deux vitesses, donc, avec des pays qui encourageaient les citadins à se déplacer à vélo et la France qui fermait des pistes cyclables.
Un rétropédalage complet s’opère dès l’intervention d’Emmanuel Macron le 13 avril dernier, qui pose comme objectif un début de déconfinement le 11 mai. Les exemples de l’étranger donnaient la tendance : le vélo serait l’une des solutions pour envisager le déconfinement.
Une mise au point est faite par Elisabeth Borne : « Aujourd’hui, c’est une bonne façon de se déplacer, le vélo, et donc c’est soit compléter des pistes qui existent, et c’est aussi traiter un certain nombre de discontinuités qui existent pour que les cyclistes puissent se déplacer en toute sécurité ».
Malgré cela, parfois, des difficultés opérationnelles ont été relevées. La FUB a d’ailleurs saisi le Conseil d’Etat pour faire reconnaître le vélo comme moyen de locomotion en cette période de crise. La Fédération des Usagers de la Bicyclette avait en effet été alertée par de nombreux usagers du vélo pour des verbalisations abusives.
A la suite de cette saisine, le 30 avril dernier, le Conseil d’Etat précise que « ne sont réglementés que les motifs de déplacement et non les moyens de ces déplacements, qui restent libres. La bicyclette est donc autorisée à ce titre comme tout autre moyen de déplacement, et quel que soit le motif du déplacement ».
Quelle mise en place d’un système vélo post-confinement ?
Repenser l’espace public pour donner toute sa place aux modes doux
L’espace urbain ne pourra pas absorber un nombre croissant de voitures, il n’est pas extensible. Comme la planète ne l’est pas non plus. Mathieu Chassignet, Ingénieur mobilité à l’ADEME, le souligne « Il n’y a pas d’espace urbain magique ».
La réflexion actuelle des pouvoirs publics, qui met en œuvre une politique cyclable cohérente (avec un maillage conséquent et la suppression de toute discontinuité cyclable) permettra sans doute de ré-équilibrer l’espace public.
La simplification réglementaire et le soutien financier de l’Etat devraient aussi permettre une agilité dans la mise en place de ces pistes cyclables.
Source : CEREMA
Favoriser la réparation des vélos
Un plan vélo de 20 millions d’euros pour faciliter la pratique du vélo a été annoncé.
« Etat, cyclistes, collectivités territoriales, entreprises, associations : chacun a un rôle à jouer pour faire du déconfinement un moment propice au vélo, un mode de transport bon pour la santé, pour la planète et pour le porte-monnaie.» a déclaré Elisabeth Borne.
Ce plan vélo prendra plusieurs formes :
- Subvention pour la réparation de vélo : « Coup de pouce réparation vélo » : l’Etat prendra en charge jusqu’à 50€HT pour la remise en état d’un vélo au sein d’un réseau de réparateurs référencés.
- Formation gratuite de remise en selle : « Coup de pouce remise en selle » : Afin de venir en soutien à tous ceux qui ont besoin d’être accompagnés pour utiliser le vélo dans leurs déplacements quotidiens.
- Prise en charge de stationnement temporaires vélo : l’Etat prendra en charge jusqu’à 60% du coût des installations.
Un plan vélo qui voit enfin le jour !