Cet hiver 2019, Aurélia et Anthon ont décidé de mettre en pause leurs activités respectives d’illustratrice et d’artiste de cirque pour se consacrer à un projet familial qui leur tenait à cœur : un périple de 4 mois et demi à vélo en Amérique du Sud, avec Agathe, leur bébé de un an.
Un projet de voyage à vélo en famille
Si Aurélia a déjà pu découvrir les joies et la magie du voyage à vélo lors de son périple en solitaire (8000 km sur les routes d’Europe du nord) quelques années auparavant, Anthon se lance corps et âme dans l’expédition sans n’être jamais parti à l’étranger ni même avoir testé le voyage à vélo ! Agathe, l’heureuse élue de ce choix parental, va accomplir son premier voyage depuis son « cocon sur roues », alors qu’elle vient tout juste de souffler sa première bougie !
Choisir le bon équipement pour pédaler serein
Nous savons qu’Aurélia ne partira pas sans « Berthe », le fameux vélo de sa grand-mère construit par Gilles Berthoud, avec laquelle elle a fait « ses premières armes » (dont vous pouvez retrouver les aventures dans son carnet de voyage (Anecdotes plein les sacoches ou comment j’ai rejoint l’Islande en solitaire avec le vélo de ma grand-mère).
Anthon a déniché l’amoureux de Berthe, « Quentin » : un 650 artisanal dans le même style que la randonneuse, sur lequel il se sent comme un poisson dans l’eau. Et pour Agathe, le choix se porte sur la remorque de la marque suédoise Thule Cross, qui propose une version « tout terrain » : la « Cross », et en version deux places afin que la petite fille se sente à l’aise, et aussi, pour pouvoir y stocker les autres objets faisant partie intégrante du voyage : une guitalélé, des massues de jonglage et des carnets de croquis !
Savoir pédaler et voyager au bon tempo
Une fois tout le monde équipé et l’ensemble parachuté à Cordoba (nord de l’Argentine) en novembre 2019, ils créent, petit à petit, leur routine quotidienne à trois au grand air. Comme Anthon aime les défis sportifs, il s’emploie à tracter la carriole avec joie. Même si à force d’enchaîner les dénivelés avec le poids de nourriture et d’eau pour plusieurs jours d’autonomie, il ne sent plus ses jambes, il continue ! Anthon gère aussi le carburant (la popote) et la mécanique (Berthe et Quentin aiment beaucoup se mettre à plat). En revanche, la carriole, dotée de pneus Schwalbe Marathon plus, n’aura jamais eu la peau percée !
Aurélia s’occupe de la navigation grâce à son sens aigu de l’orientation (mais surtout grâce à son Smartphone), elle gère également un peu plus le quotidien d’Agathe (qui a la chance de se nourrir encore de lait maternel quand elle boude la nourriture locale), les bains, les lessives (les langes de l’arrière grand-mère sont à décrotter chaque jour !) et le couchage.
Et comme tout cela ne les occupe encore pas assez, ils continuent chacun de pratiquer, lorsqu’ils peuvent, dans leur domaine : Anthon jongle avec des locaux dès que l’occasion se présente, il fait le clown dans la rue ou pour un public improvisé dans les villages. Il a même intégré un cirque itinérant bolivien le temps d’un spectacle ! Aurélia a croqué le paysage de temps à autre mais c’est surtout avec son appareil photo et sa plume qu’elle a capté les instants magiques de l’expédition.
Rouler à vélo à 3000 m d’altitude
Terrains hostiles, cailloux, ravins, soleil qui brûle ; désert, altitude, sources d’eau chaudes, froid qui engourdit. Peu importe, à chaque arrêt, la petite fille sort de son « château ambulant » avec les yeux pétillants, le sourire jusqu’aux oreilles et une curiosité débordante. A peine les pieds posés par terre, elle se jette dans une étude détaillée et approfondie de tout ce qu’elle voit, sent et entend autours d’elle. Y a-t-il meilleure école que celle de la vie au grand air entouré de ses parents, si petite soit-elle ?
Agathe admire ses terrains de jeux autant qu’elle est admirée des locaux. Son regard, d’un bleu intense entre ciel et océan, dans lequel on se noie littéralement, a fait abdiquer petits et grands. Les portes s’ouvrent et la nuit ne sera pas sous la tente mais au creux de la chaleur humaine. « Nous sommes partis avec un bébé, nous sommes revenus avec un petit bout de femme ! », disent les parents, les yeux brillants.
Après la randonnée à vélo, revenir en douceur
Le voyage touche à sa fin 40 km plus tôt que prévu. La paralysie mondiale les éjecte dans une banlieue de campagne hors du temps, où ils vivent et aident leurs hôtes et leurs voisins le temps de trouver leur billet de retour.
L’atterrissage en douceur leur donne envie de partager leur expérience de voyage en famille dans un récit édité prochainement Anecdotes plein la carriole ou comment nous avons traversé la Cordillère des Andes à vélo avec notre bébé d’un an.
En savoir plus sur l’auteur
Aurélia Brivet, illustratrice, graphiste et réalisatrice de films d’animation à son compte. Se lance dans son premier périple à vélo en solitaire depuis Roanne, sa ville d’adoption, en 2016. Depuis ce premier périple de 6 mois en Europe du Nord, elle rêve de repartir. C’est deux ans et demi plus tard, avec son compagnon et sa fille d’un an, qu’ils se lancent en famille à vélo sur les routes d’Amérique du Sud. Autrice du livre Anecdotes plein les sacoches ou comment j’ai rejoint l’Islande en solitaire avec le vélo de ma grand-mère (sorti en 2018) et prochainement du livre de leur aventure familiale. Retrouvez la sur son site internet, Instagram et Facebook.