Ils sont faits pour s’entendre et pourtant à en croire les cyclo-voyageurs (et les usagers de la bicyclette en général), l’association vélo et train fait des étincelles. Réglementation difficile à cerner, accessibilité aux quais acrobatique, manque de places dédiées dans les rames, nombreux sont ceux à redouter leur passage en gare. Et l’engouement actuel pour le voyage sur deux roues ne devrait qu’accentuer la problématique cet été. En France, rejoindre son point de départ par la voie ferrée est-il impossible pour autant ? Voici un petit état des lieux et quelques astuces pour limiter les déconvenues au moment de monter à bord !
Un train pour les cyclistes qui suivent la Loire à vélo
Ce pourrait être l’exemple à suivre. Le long de la Loire à vélo, l’un des itinéraires cyclables les plus fréquentés de France (1,2 million de passage en 2019), un service ferroviaire renforcé est mis en place, au plus fort de l’affluence, entre juin et septembre. En plus des 33 places disponibles en temps normal sur cette ligne vélo-friendly, un espace dédié, comportant au moins 17 places, est mis en circulation durant l’été. Pas de réservation nécessaire, aucun frais supplémentaire à prévoir et même un agent pour aider à embarquer et débarquer les vélos !
Un modèle financé intégralement par les Régions Centre-Val de Loire et Pays de la Loire qui inspire déjà d’autres collectivités et acteurs du tourisme à l’heure où l’engouement pour le voyage à vélo est au plus haut. C’est notamment le cas en Nouvelle-Aquitaine, où certains TER comptent, en été, 25 nouvelles places vélo aménagées entre Arcachon et Bordeaux. Une bonne nouvelle pour les usagers de la Vélodyssée.
Autre exemple, le long de la ViaRhôna où deux « TER Cyclo » dotés de 25 places vélo circuleront entre Avignon et Lyon du 3 juillet au 19 septembre…les week-end et jours fériés seulement. Afin de faciliter l’accès à bord, un accueil embarquement sera mis en place, mais le service sera payant, 3 euros, et obligatoirement soumis à la réservation.
Parcours du combattant pour les cyclistes
Pour le moment, toutefois, ce type d’initiative reste l’exception et prendre le train avec son vélo et ses bagages prend régulièrement la forme d’un parcours du combattant. Le décret de mars 2021 qui impose obligatoirement 8 places vélo à bord des trains neufs ou rénovés constitue certes un pas en avant. Mais il faudra patienter longtemps avant que la flotte ne soit renouvelée et que la mesure améliore concrètement la vie des cyclo-voyageurs d’autant qu’il existe certaines dérogations à la règle.
Faut-il pour autant renoncer au train lors de son prochain périple sur deux roues ? Ce serait dommage car la voie ferrée permet d’étendre considérablement son rayon d’action. L’association train et vélo est également pleine de sens dans le cadre d’une approche durable et raisonnée de ses déplacements. Bref, elle offre une belle complémentarité pour découvrir la France autrement.
Dans quels trains peut-on monter avec son vélo ?
- Hormis quelques exceptions (Bretagne en été, 3€ par vélo et réservation obligatoire), les TER acceptent les vélos non-démontés dans un espace dédié, dans la limite des places disponibles (le contrôleur peut refuser l’accès à bord si le compartiment vélo affiche complet. En pratique, la tolérance est souvent de mise). Le transport des vélos est gratuit et ne nécessite pas de réservation. C’est la solution à privilégier lors de vos cyclo-randonnées.
- Certains lignes Intercités acceptent les vélos non-démontés. La réservation est généralement requise. Comptez entre 5 et 10 € de frais supplémentaires pour embarquer votre vélo. Il s’agit également d’une option intéressante lorsqu’on voyage sur deux roues.
- Quelques lignes TGV disposent d’emplacements vélos. La réservation est obligatoire et facturée 10 €. Mais dans la majorité des cas, il faudra démonter votre vélo et le glisser dans une housse (90×120 maximum). Difficilement compatible avec le voyage à vélo à moins de prendre la route avec un vélo pliant !
Et les vélo spéciaux (tandem, vélos couchés…) et les remorques ? En théorie, ils sont interdits à bord (sauf remorques pliées en TER). En pratique, leur transport est soumis à la libre appréciation du contrôleur qui aura le dernier mot sur la question.
8 astuces pour faciliter votre passage en gare avec votre vélo
- Evitez les heures de pointe, préférez le milieu de matinée ou d’après-midi pour voyager. De même, attention au dernier train de la journée ! Au moindre imprévu, vous risquez de passer la nuit dehors à attendre le suivant !
- Arrivez en avance, au moins 30 minutes si possible, pour ne pas avoir à agir dans l’urgence.
- Repérez ou faites-vous indiquer l’accès au quai le plus adapté (existe-t-il des ascenseurs, des plans inclinés, des rails pour vélo dans les escaliers ?) Régulièrement, malheureusement, vous ne pourrez compter que sur la force de vos bras pour hisser votre matériel.
- Sur le quai, renseignez-vous auprès du personnel SCNF sur la position de l’emplacement vélo avant l’arrivée du train. Si l’information ne peut pas vous être fournie, un pictogramme « vélo » vous aidera à repérer le wagon dédié une fois le train en gare.
- Dans la mesure du possible, conservez vos sacoches sur vos porte-bagages jusqu’au moment d’embarquer. Il se peut que vous ayez à vous déplacer à la dernière minute suite à une erreur d’affichage ou d’annonce, par exemple. Vous perdrez alors un temps précieux à rattacher tout votre matériel sur votre vélo.
- Glissez une sangle ou un tendeur dans vos sacoches. En cas de besoin (plus de place dans les espaces dédiés, par exemple), ces accessoires vous permettront d’ancrer correctement votre vélo pendant le trajet et limiteront le risque de basculement à cause du roulis.
- Anticipez votre descente une dizaine de minutes avant l’arrivée en gare. Si d’autres cyclistes sont présents vérifiez que leurs vélos ne vous gêneront pas pour débarquer.
- Restez zen et surtout courtois avec le personnel de la SNCF qui pourra vous faciliter la tâche.