Pour augmenter la longévité des vélos à assistance électrique, Cyclable fait appel aux services de Doctibike, une société spécialisée dans le diagnostic, le reconditionnement et le remplacement des batteries. Présentation.
La batterie : un composant essentiel du vélo à assistance électrique
C’est à la fois sa force et sa faiblesse, son énergie vitale et son point sensible. Impossible d’évoquer le sujet du vélo à assistance électrique (VAE) sans aborder la problématique de la gestion des batteries.
Un enjeu environnemental qui ne cesse de prendre de l’ampleur avec la croissance remarquable du marché. En 2019, les ventes de VAE ont bondi de 12 % contribuant largement aux bons résultats de la filière du cycle. Et la crise du Covid-19 ne devrait pas freiner cet élan, bien au contraire, le déconfinement ayant mis en selle quantité de néo-cyclistes.
Chez Cyclable, l’électrique représente environ 70 % des ventes. De quoi faire de la question des batteries une préoccupation de premier ordre. Pour répondre au mieux aux défis posés par cette technologie, les magasins du réseau collaborent avec des spécialistes en la matière. Et notamment, l’entreprise Doctibike à la pointe de l’innovation électrique, basée à Villeurbanne (69) dans une ancienne fabrique de… cierges !
« Réparer, c’est mieux ! »
Créée en 2014 aux balbutiements du vélo électrique, cette startup s’est développée autour d’une idée simple : concevoir des produits et des services pour permettre aux utilisateurs de vélo électrique de conserver leur vélo plus longtemps.
« Je suis partie de ce constat : chez un particulier, un VAE a une durée de vie moyenne de 10 ans, mais une batterie ne reste pleinement efficace que trois ans environ », explique Anne-Sophie Caistiker, 29 ans, fondatrice de Doctibike.
La solution de cette jeune cheffe d’entreprise : le reconditionnement. « J’avais une conviction forte : quand on peut réparer, c’est mieux ! On a donc développé un savoir-faire pour redonner une seconde vie aux batteries et faire en sorte que les VAE soient plus durables. »
Aujourd’hui, une vingtaine de batteries sont reconditionnées chaque jour dans les ateliers de Doctibike. Une formule moins dommageable pour l’environnement, mais également meilleur marché que l’achat d’un produit neuf. « En moyenne, on est entre 25 et 30 % moins cher », souligne Anne-Sophie Caistiker. Considérable pour un élément dont le coût représente parfois un tiers du prix du vélo.
Testeur de capacité
Mais cette option n’est pas envisageable avec tous les modèles de batteries. Certaines marques verrouillent l’accès à leur dispositif. Pas d’autre choix alors que d’acheter une batterie neuve… à condition que le boîtier soit toujours disponible sur le marché. « Souvent, les gammes durent 5 ou 6 ans, puis les fabricants cessent de produire le modèle. C’est pourquoi nous avons constitué sur notre site internet un catalogue de plus de 1000 références. Conditionnement ou remplacement, nous sommes en mesure de fournir une solution dans 95 % des cas. »
Des services dont les clients de chez Cyclable peuvent profiter directement en magasin. Dans certaines boutiques, la collaboration va plus loin et porte également sur le diagnostic grâce au Doctibike testeur. « Cet appareil de la taille d’une demi-valise cabine permet de mesurer les capacités de la batterie et de déterminer sa durée de vie restante. Le magasin peut délivrer un certificat compilant les données. Un justificatif particulièrement utile dans le cadre d’une revente d’occasion, par exemple », détaille Anne-Sophie.
Des perspectives étincelantes
Doctibike emploie actuellement 10 salariés et double quasiment son volume d’activité chaque année. Et ce n’est sans doute qu’un début. Car le boom actuel du VAE ne sera perceptible pour l’entreprise que dans 3 ou 4 ans, le temps que les batteries commencent à perdre de leur efficacité.
En attendant, Anne-Sophie Caistiker ne manque pas de projets. Elle aimerait développer pour les magasins des solutions permettant d’assurer le stockage sécurisé d’un nombre de batteries toujours grandissant. Des packs comprenant une armoire de rangement spécifique, des extincteurs de feux électriques, mais aussi une formation pour permettre au personnel d’acquérir les bons réflexes.
« Une batterie ne prendra pas feu toute seule. Mais cela peut se produire si elle tombe d’une étagère par exemple. » La cheffe d’entreprise souhaite également travailler sur une offre de location longue durée de batteries pour les particuliers et surfer ainsi sur une tendance mise au goût du jour par les Vélo’v ou Vélib’ électriques.
Enfin, en capitalisant sur son expérience du reconditionnement, Doctibike s’emploie, en lien avec d’autres acteurs de la filière, à concevoir une nouvelle batterie « qui ne durera plus 3 ans, mais 5 ans, 8 ans, 10 ans… » Objectif : sortir un prototype d’ici 2021.
« Sauver des vélos électriques qui commencent à vieillir »
Simon Larchevêque, responsable du magasin Cyclable Rouen, partage son expérience : « Doctibike nous permet de sauver des vélos électriques qui commencent à vieillir en régénérant leur batterie, un peu comme on le ferait avec des cartouches d’encre usagées. On peut ainsi répondre à des demandes très spécifiques concernant des marques que nous ne distribuons pas ou des modèles génériques.
Pour utiliser le service, il suffit d’envoyer un mail avec une photo à Doctibike. Ils prennent connaissance du modèle concerné et renvoient un devis que nous soumettons au client. Si ce dernier l’accepte, un transporteur vient chercher la batterie. Elle est retournée, quelques jours plus tard, prête pour un nouveau cycle de vie. Pour l’heure, c’est encore un petit besoin, mais il va monter en puissance avec l’essor du VAE. La seule limite, c’est le verrouillage imposé par les grandes marques comme Bosch sur leurs batteries. »
Crédits photos : Agence Zeppelin, Strasbourg.