Julie Decourbe est vendeuse technicienne cycles chez Cyclable Paris 19. Cette jeune quadra entretient une histoire de plus de 20 ans avec le vélotaf.
« Le vélo : la solution aux attentes interminables dans le bus et le tramway »
C’est une sorte de voyage quotidien, une parenthèse pour se retrouver avec soi-même. Hiver comme été, Julie pédale 35 minutes entre son domicile de Pierrefitte-sur-Seine (93) et le magasin Cyclable de Paris 19 où elle exerce.
Son trajet emprunte une section de l’avenue verte Londres-Paris. Onze kilomètres, à l’écart de la circulation, au fil du canal Saint-Denis et du bassin de la Villette.
« Le vélotaf me permet de me vider la tête. C’est mon moment déconnexion. Le matin, j’arrive détendue au boulot. Le soir, je retrouve la maison lavée des soucis de la journée. » Ne plus subir ses déplacements domicile-travail et même les transformer en moments bénéfiques.
Julie a fait ce choix, il y a plus de 20 ans, en enfourchant la bicyclette de son grand-père, un vieux Peugeot remis en état pour aller à la Fac, à Strasbourg. « C’était la solution aux attentes interminables dans le bus et le tramway, je n’ai pas hésité. »
Le vélotaf comme une évidence à laquelle elle n’a plus renoncé depuis… ou presque. « En arrivant à Paris, en 2014, j’ai d’abord considéré que c’était trop dangereux. À contrecoeur, j’ai pris le métro. Mais je ne supportais pas la promiscuité et j’étais dépendante des pannes. Alors je suis vite remontée en selle. »
« Rouler à vélo : une source d’équilibre »
Instrument d’autonomie, source d’équilibre personnel aussi, le vélo a pris une nouvelle dimension dans son existence. Documentaliste d’entreprise dans une association de consommateurs, Julie s’engage dans une reconversion professionnelle.
« J’ai réalisé une chose. Ce qui me plaisait dans mon travail, c’était le fait d’y aller à vélo ! Alors, j’ai entrepris une formation de mécanicienne cycle. »
En avril 2017, elle entre chez Cyclable dans le 16ème arrondissement côté atelier. Puis en septembre 2019, elle rejoint la boutique du 19ème arrondissement. Elle y vend notamment des vélos de randonnée, une activité qu’elle pratique depuis son arrivée dans la capitale pour échapper à la pression urbaine.
Pour ses escapades comme au quotidien, elle utilise la même monture : un Trek 520. « J’aimerais avoir un vélo pour chaque usage, mais je vis dans un tout petit appartement, alors j’ai misé sur la polyvalence d’un baroudeur, endurant et solide. Je lui ai rajouté un roue dynamo pour l’éclairage en hiver ».
« La ville a changé de visage »
Chaque jour, Julie est témoin de l’engouement pour le vélotaf provoqué par la crise sanitaire. « Par rapport à mon arrivée en 2014, la ville a changé de visage. Le vélo s’est imposé comme mode de transport privilégié des Parisiens », assure cette ex-adhérente de l’association Paris en Selle. Un élan qui se ressent également en magasin.
« Nous sommes spécialisés dans la rando, mais nous avons aussi une clientèle vélotaf en pleine croissance. Cette nouvelle donne nous pousse à nous réinventer, à retravailler nos gammes. On fonctionne davantage par saison. En proposant par exemple des textiles de pluie dès septembre ou des vélos polyvalents moyenne gamme pour ceux qui mettent le pied à l’étrier à la rentrée. Un challenge difficile mais vraiment stimulant ! »