En quête d’un itinéraire court et abordable pour découvrir les joies du voyage à vélo ? Intégralement balisée et facilement accessible, la Voie Bressane relie Chalon-sur-Saône (71) à Lons-le-Saunier (39) au fil de pistes cyclables et de petites routes de campagne. Une douce échappée de 70 km parfaite pour se mettre le pied à l’étrier. On a testé ce parcours en famille le temps d’un week-end. Nos impressions et nos conseils pour se lancer.
Plat, au calme, en pleine nature, accessible en train et pas trop long… Voici résumé en quelques mots notre cahier des charges. Pendant deux jours, nous avons partagé notre passion pour la randonnée à vélo avec une famille de copains nouveaux venus dans cet univers. Pour leur ménager une paisible entrée en matière, on a ciblé un itinéraire particulièrement adapté aux débutants : la Voie Bressane.
Pourquoi choisir la Voie Bressane ?
- Un tracé sécurisé : notre petit peloton se compose de quatre adultes et de quatre enfants, âgés de 3 à 8 ans. Notre préoccupation première : permettre à tout le monde de progresser en toute sécurité. En optant pour la Voie Bressane, on a fait le choix de la tranquillité. Le parcours emprunte, sur plus de 50 kilomètres, des pistes cyclables aménagées à l’écart de la circulation. Des infrastructures implantées pour la plupart sur l’emprise d’une ancienne ligne de chemin de fer. Le reste du tracé (environ 20 km) chemine en rase campagne sur des routes secondaires très peu fréquentées. La garantie d’évoluer sereinement avec les enfants !
- Un balisage intégral : on a pris la route sans carte, ni GPS. Aucun risque de se perdre, il suffit de se laisser porter par le fléchage, continu et cohérent sur l’ensemble du parcours. Confortable, lorsqu’on débute, de ne pas avoir à assurer la navigation. On peut se concentrer sur l’essentiel : les paysages bucoliques de la Bresse bourguignonne et le plaisir de pédaler. Les enfants, quant à eux, sont ravis de dérouler le balisage à la manière d’un jeu de piste.
- Un relief très modeste : est-ce que ça monte ? Question cruciale surtout lorsqu’on part chargés, avec une remorque et de jeunes enfants en autonomie sur leur machine. Bonne nouvelle, sur la Voie Bressane, le relief est peu prononcé ! Il faut tout de même composer avec quelques ondulations de terrain. Mais elles sont courtes et peu abruptes. Nos aînés, âgés de 8 ans, sont parvenus à les franchir par leurs propres moyens. Quid du revêtement ? Il est lisse sur l’ensemble du parcours. Pas de boue, pas de poussière, ni de difficultés techniques à prévoir.
- Des étapes courtes : la distance totale de l’itinéraire, 70 km, peut facilement être parcourue sur un week-end, même en famille. Nous avons décomposé notre feuille de route ainsi : 40 km le premier jour, jusque dans les environs de Louhans, puis 30 km lors de la seconde étape. Nous avons pris le parti de pédaler deux heures le matin, puis deux heures l’après-midi. Pour ménager les plus jeunes, chaque session était émaillée d’autant de pauses que nécessaire pour boire, grignoter, jouer ou observer la nature de plus près.
Un itinéraire facilement accessible en train
C’est l’un des atouts majeurs de l’itinéraire. Le point de départ et l’arrivée de la Voie Bressane sont desservis par une gare SNCF. Depuis Lyon, comptez environ 1h30 de TER, à l’aller comme au retour. Pas de réservation obligatoire pour les vélos, mais attention, au printemps et en été, lors des week-ends de beau temps, les espaces dédiés aux cycles sont rapidement surchargés. Dans la mesure du possible, essayez d’arriver en avance sur le quai. Une fois à bord, retirez vos sacoches pour faciliter la circulation dans la rame.
Les remorques, en théorie, sont interdites dans les trains. En pratique, elles sont souvent tolérées. Nous avons pour habitude de replier notre Croozer Kid Vaaya pour faciliter son stockage. Dans tous les cas, le contrôleur, responsable de la sécurité à bord, aura le dernier mot. Alors, même si la situation est souvent génératrice de stress, gardez votre calme et restez courtois !
Où dormir sur la Voie Bressane ?
Le parcours est émaillé de nombreux espaces propices au bivouac : clairières, prés, taillis… Dans la mesure du possible, demandez l’autorisation avant de vous installer sur une parcelle. Rares sont les agriculteurs qui refusent si l’on y met les formes. Cantonnez-vous à un campement sommaire et abstenez-vous de faire du feu. Naturellement, veillez à ne laisser aucune trace derrière vous lors de votre départ.
Bien entendu, on peut également faire le choix de dresser sa tente dans un camping conventionnel. Vous en trouverez un à Louhans. Mais les abords de l’itinéraire comptent également de nombreux hébergements en dur : hôtels, gîtes, chambres d’hôtes… La solution pour voyager léger, sans tente, matelas gonflable, ni sac de couchage. L’opportunité également de recharger vos batteries si vous voyagez avec un vélo à assistance électrique.
Nous avons opté pour une solution intermédiaire : un camp de trappeurs doté de tentes confortables avec de vrais lits, d’une douche solaire et de toilettes sèches. De quoi délester nos sacoches sans pour autant totalement renoncer à l’esprit camping qui fait le bonheur des enfants.
Que voir sur la Voie Bressane ?
La traversée de Chalon-sur-Saône, sur une piste cyclable en bord de rivière, s’avère particulièrement agréable. En chemin, on passe au pied de la statue de Nicéphore Niepce, inventeur de la photographie et enfant du pays. Un musée lui est consacré.
A mi-parcours, la ville de Louhans mérite une pause prolongée. Sous les arcades de la Grande Rue, se déroule, chaque lundi, un marché aux volailles haut en couleurs où l’on vend la spécialité locale : le fameux poulet de Bresse. On ne manquera pas de les observer s’ébattre en plein air tout au long du parcours. A Lons-le-Saunier, c’est une vache qui vous accueille. Mais pas n’importe laquelle. Le chef-lieu du Jura est le fief de la fromagerie Bel qui produit la célèbre Vache qui rit. Ici, l’incontournable bovidé rouge et blanc possède sa propre maison. Un musée qui relate l’histoire de la marque depuis sa création en 1921.
Mais l’intérêt principal de cet itinéraire réside sans doute dans la diversité des paysages qu’il donne à observer. Des étendues cultivées jalonnées de ballots de paille, des bocages baignées de rivières et d’étangs, les contreforts du Jura… Des décors parfaits pour enchainer pique-niques et jeux en pleine nature avec les enfants.
Quelles solutions de transport pour les enfants ?
Notre configuration ? Les trois grands, âgés de 8 et 6 ans, évoluent sur leur propre vélo 20 pouces. En cas de coup de mou ou pour les aider à franchir une pente un peu forte, nous disposons de deux cordes de traction. Un dispositif léger, facile à replier qui permet de redonner un second souffle à un enfant fatigué. Attention, il est toutefois à utiliser avec précaution. Le jeune cycliste placé en remorque doit être suffisamment autonome et lucide pour contrôler la direction et le freinage de sa machine. A proscrire en descente ou à vitesse élevée.
La plus jeune, âgée de 3 ans, voyage à bord d’une remorque Croozer Kid Vaaya. Un cocon dans lequel elle peut observer le paysage, lire ou faire la sieste. Mais régulièrement, nous l’invitons aussi à prendre place sur une petite selle de cadre installée sur l’un des vélos parentaux. Entre nos bras, elle peut plus facilement dialoguer et partager ses impressions de route.
Pour des enfants entre deux âges, on pourra opter pour le système de traction FollowMe qui permet de prendre en remorque un vélo enfant de manière sécurisée. Pour plus de confort, on peut également utiliser une remorque Weehoo. Leur point fort ? Elles sont équipées d’un pédalier qui permet à l’enfant d’être acteur de la progression familiale.
Une recette pour stimuler l’envie de pédaler chez les enfants ? Partir avec des copains ! Lors de notre virée sur la Voie Bressane, l’effet de groupe leur a donné des ailes durant tout le week-end !