Le vélo a déjà transformé vos déplacements domicile-travail ? Et s’il pouvait également redéfinir votre façon d’envisager vos congés ? Chaque année, un nombre croissant de Français goûte au tourisme sur deux roues. Entre 2022 et 2023, la fréquentation du réseau EuroVelo dans l’Hexagone a augmenté de 4%. Deuxième destination cyclable au monde après l’Allemagne, la France, grâce à son exceptionnel réseau de voies secondaires, à ses aménagements en plein expansion et à son patrimoine sans équivalent, constitue, en effet, une formidable terre d’escapade cyclopédique. Vous hésitez encore à faire du vélo le compagnon de vos vacances ? Voici 8 bonnes raisons de mettre le pied à la pédale pour partir cet été !
1. Pas besoin d’aller loin
A vélo, les vacances, d’aucuns diront l’aventure, débutent sur le pas de votre porte. Pas d’embouteillages, ni de chassés-croisés à prévoir. Pour vous, Bison Futé voit l’été fluide et dégagé. A vélo, la route n’est pas une corvée, au contraire, c’est le lieu même de votre villégiature. Autrement dit, vous êtes en vacances partout où vous passez. Et pourquoi pas à quelques kilomètres seulement de votre domicile ? Rien ne vous oblige en effet à traverser la France. En selle, vous changez de regard. Débarrassé de l’habitacle de votre voiture, vous voilà en prise directe avec les éléments. Vous faites corps avec le paysage. Dans ces conditions, même l’environnement le plus familier vous apparaît sous un jour nouveau. Vous ne vous sentez pas capable de parcourir plus de 20 ou 30 km par jour ? Qu’à cela ne tienne, le vélo rebat les cartes de l’exotisme. A quelques tours de roues de chez vous, il vous garantit un dépaysement de proximité.
2. Les itinéraires cyclables sont en plein essor
Partir à vélo, d’accord, mais pour aller où ? La France fourmille d’itinéraires propices au voyage sur deux roues. Elle compte notamment 10 EuroVelo, aujourd’hui, achevées à 96%. Parmi ces grands axes de l’itinérance cyclable, certains font déjà figure de classiques. A commencer par la Vélodyssée (EuroVelo1) qui longe la façade Atlantique sur près de 1300 kilomètres de Roscoff à Hendaye. Particularité de ce parcours longue distance : il est composé à 80% de voies en site propre, c’est à dire à l’écart de la circulation automobile. Idéal pour se lancer surtout lorsqu’on voyage en famille !
Plus généralement, le schéma national des véloroutes de France s’est étoffé, en 2023, de près de 800 km et comptabilise désormais plus de 21 500 km réalisés. De quoi découvrir le pays sous toutes les coutures en suivant pistes cyclables, voies vertes et routes de campagne peu fréquentées. La Véloscénie (V40), par exemple, vous conduira sur 450 km, du centre de Paris au Mont-Saint-Michel. La Voie Bleue (V50), quant à elle, relie Lyon au Luxembourg, en suivant la Saône et la Moselle pendant 700 km.
Mais rien ne vous oblige à suivre la balisage d’un itinéraire déjà existant. Particulièrement développé, le réseau des routes secondaires, en France, offre d’innombrables opportunités d’escapades. A vous de tracer le parcours qui vous convient en utilisant de bonnes vieilles cartes papier ou une application dédiée comme Komoot, OpenRunner ou Ride with GPS.
3. Toute la famille y trouve son compte
Et les enfants ? Ils peuvent également être du voyage ! Il existe en effet des solutions de transport adaptées à tous les âges. A partir de 8 ou 9 mois, votre bébé peut embarquer dans une remorque et prendre part à l’expédition. Votre enfant commence à pédaler seul ? Laissez-le vous suivre sur son propre vélo. Grâce au FollowMe, vous pourrez le tracter dès que la fatigue se fait ressentir. Autre option pour que votre rejeton puisse devenir acteur de votre périple : la remorque Weehoo. Ce fauteuil mono-roue équipé d’un pédalier permet au petit passager de tourner les jambes et de participer, à son échelle, à l’effort de progression familial. Une solution idéale pour les enfants entre deux âges : trop grands pour rester enfermés dans une remorque classique, mais trop petits encore pour pédaler en autonomie. Et le vélo cargo ? Pourquoi pas ! L’autonomie accrue des modèles les plus récents font des longtails et des biporteurs des partenaires de randonnée tout à fait fiables. Avec ces gros porteurs, vous pourrez transporter jusqu’à 3 enfants et même votre matériel de camping. Certains modèles munis de suspensions, comme le Riese & Müller 75, vous permettront de vous aventurer sur les chemins de traverse. De même le nouveau Tern Orox, longtail baroudeur, sera le partenaire de de vos bivouacs en montagne.
Quelle que soit la solution de transport choisie, le voyage sur deux roues sera pour toute la famille, un temps de cohésion et de partage et peut-être même une école, celle de la débrouille et du grand air.
4. Pour fuir le surtourisme
Traverser l’Avesnois, faire le tour de la Creuse, parcourir les vallons du Perche… Le voyageur à vélo s’épanouit à l’écart des axes touristiques les plus courus. En selle, on recherche le calme et la proximité avec la nature. On privilégie les villages oubliés aux stations balnéaires bondées, on emprunte les pistes détournées plutôt que les grandes routes saturées. Une aubaine pour certains territoires ruraux qui peinent à attirer les vacanciers. Pour ces régions délaissées par le tourisme classique, l’itinérance à vélo est une nouvelle source de vitalité. D’autant qu’un voyageur sur deux roues dépense plus qu’un touriste lambda (68 €/jour contre 55). Nombreuses sont donc les collectivités locales qui investissent pour encourager l’activité : voies cyclables sécurisées, itinéraires balisés, aires d’accueil spécialisées… Voyager à vélo, c’est faire le choix d’un tourisme plus éthique et durable. C’est également l’opportunité de découvrir un patrimoine et des terroirs méconnus loin des circuits traditionnels surfréquentés.
5. Pour réduire son empreinte carbone
On l’a vu, à vélo, il n’est pas nécessaire de cibler une destination lointaine pour toucher du doigt une certaine forme d’exotisme. Laissez donc la voiture au garage ! Votre voyage gagnera en épaisseur et prendra tout son sens si vous vous élancez directement devant chez vous. Au rythme de vos coups de pédales, vous éprouverez la satisfaction de voir s’estomper lentement les frontières de votre monde connu et de plonger dans l’ailleurs sans émettre le moindre gaz à effet de serre.
Si vous choisissez, toutefois, un point de départ éloigné de votre domicile, vous pouvez privilégier le train. Certes, l’acheminement des vélos par la voie ferrée est encore largement perfectible. La réservation, récemment devenue obligatoire à bord des TER dans certaines régions, a même complexifié les déplacements des cyclistes. Mais avec du calme et de la patience, embarquer sa bicyclette sur le réseau SNCF reste possible et particulièrement cohérent sur le plan environnemental. Notons au passage que des initiatives locales, à proximité d’itinéraires cyclables très fréquentés, cherchent à faciliter l’opération. C’est le cas par exemple du train Loire à vélo qui, en haute saison, dispose de 50 emplacements dédiés aux cyclistes. Autre possibilité pour faciliter vos trajets en train : louer un vélo à proximité de votre gare d’arrivée. Plusieurs magasins Cyclable proposent ce type de service, à Avignon, à Annecy ou à Valence-Saint-Péray, notamment.
6. Pour prendre soin de soi
Voyager à vélo, c’est faire un pas de côté. Derrière le guidon, vous déconnectez instantanément du quotidien. Plus de parasitage intempestif, le temps vous appartient ! Alors, vous pouvez laisser libre cours à vos pensées, prendre du recul, échafauder sereinement des projets d’avenir. La mécanique des coups de pédales agit sur le moral et éclaircit l’esprit. Mais elle joue plus globalement un rôle positif sur tout votre organisme. En partant à vélo, vous luttez efficacement contre les effets délétères de la sédentarité (maladie cardiovasculaire, diabète, anxiété…) en pratiquant une activité physique de plein air, non traumatisante. Bref, faire le choix de pédaler pendant les vacances, c’est prendre soin de sa santé.
7. C’est possible en VAE…
Peur de ne pas avoir une condition physique suffisante pour enchaîner plusieurs journées derrière le guidon ? L’itinérance à vélo peut tout à fait s’envisager en version électrique. De nombreux VAE sont aujourd’hui spécifiquement conçus pour la randonnée. Porte-bagages robustes, pneus larges, suspensions (pour certains) et bien entendu une autonomie survitaminée sont au rendez-vous sur ces machines. De quoi allonger les étapes jusqu’à 80 km (voire davantage) sans craindre l’épuisement. Une solution également pour déverrouiller l’accès à des parcours plus engagés, en montagne notamment. Naturellement, il faudra planifier des temps de recharge. Mais les sites offrant cette possibilité ne manquent pas. En chemin, hôtels, campings, restaurants et même certains offices de tourisme vous permettront de brancher vos batteries régulièrement.
8. …mais aussi en gravel ou à VTT !
Envie de passer des vacances aventureuses en pleine nature ? L’itinérance cyclable peut se vivre loin de l’asphalte sur les chemins blancs et les sentiers de montagne. Pour vous détourner des axes revêtues et défier les reliefs, rien de tel qu’un vélo robuste et polyvalent, comme le gravel. Légères et sportives, ces montures hybrides sont à l’aise sur tous les terrains. Certaines, munies d’œillets de fixation, supporteront des porte-bagages vous permettant d’embarquer des sacoches latérales. Mais le gravel exprime tout son potentiel en mode bikepacking. Cette solution de transport minimaliste s’affranchit des porte-bagages traditionnels grâce à des sacoches à scratch ou à sangles qui se fixent directement sur le cadre, le cintre ou la tige de selle. Idéal pour optimiser son rendement et sa mobilité en toute circonstance. Cette approche nécessite, toutefois, de réviser son rapport au matériel. Le bikepacking implique d’aller à l’essentiel au détriment parfois du confort. Cette configuration peut également être employée à VTT pour des échappées sur terrains techniques.
Le bikepacking peut aussi s’envisager en version électrique. Des VAE gravel comme le Moustache Dimanche 29 se prêtent particulièrement bien à la pratique.