Critères de choix d’un vélo pliant
A la question « Quel vélo pliant choisir ? », il n’existe aucune réponse unique. Un certain nombre de critères sont à prendre selon l'usage souhaité par le cycliste pour le choix de son vélo pliant. En particulier les suivants :
- Fréquence d’utilisation (intensive, régulière, occasionnelle)
- Besoin de compacité (peu important, important, très important)
- Dynamisme du cycliste (sportif, peu sportif)
- Distance quotidienne à parcourir (0-5 km, 5-15 km, plus de 15 km)
- Relief sur le trajet habituel (pas de relief, relief modéré, relief accentué)
- Besoin de transport spécifique (transport d’un ordinateur, de courses, d’un enfant)
- Nombre de pliage/dépliage (quotidien, régulier, occasionnel)
- Budget (moins de 800 €, 800-1000€, plus de 1000 €)
Compacité
La compacité est le critère majeur recherché par les cyclistes qui souhaitent un vélo pliant : ils ont besoin d’un vélo qui prenne le moins de place possible une fois plié et qui soit facile à loger dans des espaces confinés (couloir d’immeuble, train, etc.).
La compacité d’un vélo pliant diffère selon son gabarit (dimension du cadre et diamètre des roues). Sur le marché, il existe des vélos plus ou moins compacts, voire extrêmement compacts (Brompton, Strida, Mobiky).
Cependant, la notion de compacité peut mettre au second plan d’autres critères non moins importants.
- Le cycliste qui prend les transports en commun au quotidien recherche un vélo qui doit tenir le minimum de place et qui peut être facilement glissé dans une housse.
- Le cycliste qui recherche un vélo pliable pour éviter le vol a besoin de pouvoir rentrer son vélo chez lui. Dans ce cas, la question de l’encombrement est moins critique.
Le budget reste un satellite permanent autour du critère de la compacité : en moyenne, plus le vélo est compact (et utilise donc une technologie de pliage avancée) et plus il est cher.
Facilité de pliage et de dépliage
La facilité de pliage réside dans le nombre d’étapes successives, la facilité de la manœuvre et le temps nécessaire pour le réaliser entièrement.
Pour un actif qui prend le métro tous les jours, les séances de pliage seront quotidiennes, répétées, et le système devra à la fois être intuitif, rapide et facile à mettre en œuvre au quotidien. Le cycliste est en effet un voyageur multimodal qui passera très rapidement du vélo au transport en commun, qu’il s’agisse du métro, du RER ou du bus.
Il existe un autre paramètre à prendre en compte dans cette optique de facilité de pliage : le fait de devoir modifier les réglages à chaque pliage/dépliage : en effet, sur certains vélos pliants, il est nécessaire d’ajuster les manettes de freins, la hauteur du guidon, la hauteur de la selle, alors que certains pliants conservent ces réglages une fois pliés, ce qui est très pratique quand la manipulation est fréquente.
Pour une personne qui souhaite utiliser le vélo pliant comme vélo d’appoint pendant ses loisirs, lors de sorties à la journée ou pour permettre plus de liberté une fois la voiture ou le camping-car garés, le critère de facilité de pliage est un peu secondaire, puisque cette opération sera réalisée de façon ponctuelle.
Poids
Le poids est souvent un critère fondamental pour le choix d’un vélo pliant ; celui-ci s’étend d’une dizaine de kilos à plus de 18 kg pour les vélos électriques pliants.
On ne peut pas dissocier la question du poids de la question de l’équipement : elles sont intimement liées. Un vélo pliant ultra-léger est souvent sous-équipé puisque le fabricant a renoncé à monter dessus tout composant alourdissant l’ensemble (ex. : garde-boue, porte-bagages, etc.).
Ainsi, il faut prendre garde à ne pas choisir un vélo léger pour ensuite à y ajouter des composants supplémentaires qui tendraient à l’alourdir. La question des besoins en équipement est donc un élément à prendre en compte au moment de l’achat afin d’arriver au meilleur compromis entre équipement et légèreté du vélo.
La question du poids est aussi intimement liée à la question du prix : plus on souhaite un vélo léger, plus l’investissement financier sera élevé. En effet, comme dans tous les domaines, gagner quelques grammes a un prix : les composants plus légers sont plus chers, comme les matériaux de fabrication du cadre (par exemple le titane).
Comportement du vélo
Le cycliste doit se poser la question de ce qu’il attend en termes de comportement du vélo : souhaite-t-il plutôt un comportement nerveux et dynamique de son pliant, avec une reprise optimale, notamment dans les phases arrêts/redémarrage en ville ? Dans ce cas, un vélo pliant léger avec des roues de 16 à 20 pouces fera l’affaire.
Si le cycliste met au contraire en avant son besoin de stabilité à toute épreuve et sa volonté d’obtenir un confort optimal, il vaudra mieux qu’il choisisse sur des roues d’au moins 20 pouces et sur une géométrie confortable pour lui. En effet, l’extrême compacité d’un vélo pliant se fait souvent au détriment de sa stabilité.
Confort sur un vélo pliant
Comme sur un vélo classique, il faut étudier ce que souhaite faire le cycliste et son attitude afin de voir quelle position lui conviendra le mieux sur le vélo : plutôt une position avec le dos droit (relax), une position dynamique avec position semi-inclinée ou une position sportive ?
[caption id="attachment_16173" align="aligncenter" width="687"] Détail des positions d'un cycliste sur un vélo - Source : Selles Royal[/caption]
Mais comment faire pour améliorer l’ergonomie sur un vélo pliant ?
Une fois déterminée la position du cycliste, des réglages spécifiques permettent d’affiner cette posture, en particulier avec le choix d’une potence et d’un cintre spécifiques, mais aussi le montage d’une selle adaptée, et enfin avec le choix de la rigidité ou de la souplesse de la suspension quand le vélo pliant en propose une et que ce réglage est possible. L’ergonomie du vélo pliant est un point important au quotidien.
Choix d’une potence et d’un cintre :
Les plus grandes marques de vélo pliant proposent des solutions techniques afin de parvenir à la meilleure posture.
Chez Brompton, le type de cintre sera à choisir en fonction de la position souhaitée :
- Position « relax » : guidon M (modal-position) ou H
- Position dynamique avec dos semi-incliné : guidon P (polyposition)
- Position sportive : guidon S (sport)
Le guidon M est le guidon d’origine qui convient parfaitement pour une utilisation plutôt citadine.
Le guidon H est initialement prévu pour les plus grands (la potence est surélevée de 5 cm), mais elle peut aussi servir à ceux qui souhaitent un confort avec une assise « ville » et qui souhaitent une position plus confortable en termes de position du cycliste.
Le guidon P est un peu plus haut de quelques centimètres par rapport au guidon M. Ce cintre papillon, appelé aussi cintre multipositions, permet au cycliste de changer de position selon sa posture (en position relax s’il met ses mains sur le haut du guidon ou position plus sportive s’il pose ses mains en-dessous) et réduit les vibrations.
[caption id="attachment_16175" align="aligncenter" width="300"] Schéma position Brompton type M[/caption] [caption id="attachment_16176" align="aligncenter" width="300"] Schéma position Brompton type H[/caption] [caption id="attachment_16177" align="aligncenter" width="300"] Schéma position Brompton type P[/caption] [caption id="attachment_16178" align="aligncenter" width="300"] Schéma position Brompton type S[/caption]
La marque Tern a choisi de faire du développement au niveau de la potence : c’est ainsi que la potence « Andros » est née. Celle-ci permet deux actions à l’aide de deux petits leviers :
- Réglage de la hauteur : Andros permet d’ajuster la hauteur du cintre
- Réglage de la profondeur : Andros permet de rapprocher la potence de la selle et ainsi modifier la longueur vélo
Ainsi, le cycliste peut régler simplement et en quelques secondes la potence afin d’obtenir une posture plus ergonomique. Ce système est idéal notamment quand deux personnes différentes utilisent le vélo. Elles peuvent ainsi successivement régler le vélo à leur taille sans outils.
[caption id="attachment_16179" align="aligncenter" width="480"] Réglage de la potence Andros sur un vélo pliant Tern[/caption]
Choix d’une selle pour vélo pliant :
L’assise est un élément de confort fondamental sur un vélo, qu’il soit pliable ou non. La selle montée d’origine sur les vélos pliants n’est pas toujours la meilleure, ou en tous cas pas la plus adaptée à tous les cyclistes. Les femmes, notamment, se trouvent parfois gênées par la longueur de la selle montée en série sur les Brompton.
Pour les cyclistes femmes, il est donc recommandé de choisir une selle spécifique, avec un bec plus court, plus adaptée à leur morphologie.
Les vélocistes sont à même de conseiller leurs clients et de leur proposer un changement de selle, soit pour une selle plus large, type Wild, soit pour une selle Brooks, qui offre, après un temps de rodage, un confort inégalé.
Dans tous les cas, en situation d’inconfort après quelques jours d’utilisation, la modification de selle doit être envisagée rapidement pour améliorer le confort du cycliste.
La suspension chez Brompton, un élément de confort :
Le bloc de suspension utilisé par Brompton, conçu en polyuréthane, et situé au niveau du cadre, est un facteur de confort. Depuis 2009, deux types de tampons existent : la suspension standard et la suspension dure (ou firm).
Pour les personnes de plus de 80kg, il est préconisé de prendre le tampon ferme. Toutefois, un cycliste de moins de 80 kg peut aussi choisir ce bloc de suspension pour obtenir un gain au niveau du rendement.
Il est donc important d’essayer en magasin, avant d’acheter, des modèles de vélo pliant Brompton montés différemment (avec suspension standard ou ferme), de façon à bien sentir la différence entre les deux et savoir laquelle est la plus adaptée à son usage.
Fiabilité, longévité
La longévité des vélos pliants est la même que sur un vélo classique, si toutefois on s’est tourné vers une marque sérieuse, qui propose des pliants de qualité.
Les éléments qui travaillent le plus sur un vélo pliant sont tous les points charnières. Ceux-ci vont être durement sollicités, de façon répétée, pendant des années. Ces points doivent donc être robustes, de façon à ce que le vélo soit durable et que le mécanisme de pliage ne s’altère pas avec le temps.
C’est souvent à ces points charnières que l’on trouve du jeu, en particulier au niveau de la potence. C’est pourquoi les bureaux de Recherche et Développement des marques travaillent en permanence pour améliorer ces points de pliage, et déposent régulièrement des brevets pour attester de leurs nouvelles innovations.
Au niveau de la conception et de la fabrication, il faut savoir que certaines marques utilisent une majorité de pièces de vélos classiques (ex. : Tern) et d’autres ont usiné leurs propres pièces (ex. : Brompton, Mobiky, Strida, etc.).
Dans le cas où les pièces sont spécifiques, il faut s’assurer auprès du revendeur qu’il a bien la possibilité de s’approvisionner en pièces détachées dans un délai raisonnable, et qu’il suit bien la marque qu’il propose. Cela ne pose aucun souci avec de grandes marques comme Brompton, mais il arrive trop souvent que des vendeurs peu sérieux achètent et importent des containers de vélos pliants pas chers qu’ils vont vendre à bas coût… sans avoir réfléchi à la question de la durabilité et de la possibilité de réparer les vélos.
Plaisir d’utilisation sur un vélo pliant
Que l’on achète un vélo pliant pour faire de petits trajets en ville ou que l’on investisse dans ce type de vélo pour pouvoir rouler au quotidien des kilomètres, avec une volonté de rendement et de performance, on ne choisira pas le même vélo pliable. Ainsi, le plaisir rentre assurément en ligne de compte dans les critères de choix du cycliste.
En parallèle, il y a bien sûr le plaisir esthétique : on peut notamment prendre l’exemple du look rétro du Brompton, son mode de pliage qui l’assimile à une œuvre d’art : il est devenu le chouchou de ceux qui apprécient les beaux objets !
De leur côté, les vélos Tern ont une vraie carte à jouer avec leur design qui correspond bien à certains tempéraments de cyclistes joueurs et dynamiques. Ce type de vélo, comme le Verge 8, permet plus de sensations et décuple le côté sportif : il suffit d’appuyer sur la pédale pour se rendre compte du très bon rendement et de la performance à venir. Avec un vélo cadre alu et roues de 20 pouces, on a de meilleures sensations et plus de plaisir à rouler…
Ainsi, c’est au cycliste de choisir où il place son coup de cœur : dans le design, les sensations, les envies…