Les principales marques de vélos pliants
Aujourd'hui, l'offre des vélos pliants est pléthorique et il est impossible d'être exhaustif. Nous proposons donc de présenter les marques principales de vélos pliables existant sur le marché, et dont la notoriété est forte.
Brompton
C’est le vélo pliant anglais par excellence ! L’histoire commence en 1975 lorsqu’Andrew Ritchie commence à faire les premières esquisses de ce futur vélo entièrement pliable ; il avait rencontré le créateur du pliant Bickerton et trouvait l’idée d’un vélo compact extraordinaire, même si elle lui semblait imparfaite. Ritchie travaille donc à l’amélioration des points faibles qu’il a identifié sur le Bickerton et en 1977, le premier prototype du vélo Brompton est créé. En 1981, la production commence, c’est le début de l’aventure !
[caption id="attachment_16187" align="aligncenter" width="480"] Vélo pliant 1ère génération et toujours en service[/caption]
L’usine Brompton est toujours située à Brentford, ce qui en fait un vélo unique, « made in London ». D’ailleurs, Brompton invite régulièrement les meilleurs revendeurs de la marque à visiter son usine. Pourquoi ? Brompton a fait de son usine le fer de lance de son action marketing. L’usine britannique est une usine de vélo particulière : la plupart des fabricants de vélos en Europe sont des assembleurs : les cadres viennent d’Asie, les composants proviennent d’un peu partout dans le monde. Les usine françaises ou européennes ne font qu’assembler des composants fabriqués ailleurs. De ce fait, la qualité d’un vélo « made in Europe » réside en fait principalement dans la rigueur du cahier des charges qui définit les composants. Soyons justes, la qualité tient également à la qualité apportée à l’assemblage lui-même, à la cohérence d’ensemble des composants et à la qualité de la peinture.
Chez le fabricant anglais, les choses sont un peu différentes puisque Brompton fabrique ses cadres à partir de tubes d’acier ou de titane. Nous voyons entrer dans l’usine des bouts de ferraille et des composants, et nous voyons des vélos en sortir ! Il est donc très attirant de savoir ce qui se passe réellement dans cette « boite magique ».
Lorsque l’on visite l’usine anglaise, c’est le chef de l’atelier brasage qui vous accueille ; la brasure est la technique de soudure utilisée pour assembler les différents tubes du cadre. Ce dernier vous invite à vous asseoir à un poste de travail préalablement équipé d’un tablier et de gants en cuir, et de lunettes de protection. Vous apprenez alors à souder deux tubes qui composent réellement des cadres de Brompton. L’effet attendu est immédiat : c’est fascinant ! Notre visiteur comprend immédiatement que construire un cadre de Brompton revient à assembler à la main avec beaucoup d’art et de dextérité des dizaines de morceaux de métal et de composants. La conclusion s’impose comme une évidence : la quantité de travail, de patience et de talent nécessaires pour fabriquer un Brompton n’a pas de prix, ce vélo est un objet absolument extraordinaire. On ressort de cette usine avec des étoiles dans les yeux, c’est cela que Brompton nous offre !
Brompton travaille sur aussi des actions de co-branding. Tout le monde se souvient de la Peugeot 205 édition Roland Garros. La marque britannique propose la même démarche : de par le choix des coloris du cadre, du choix de certains composants (selle et poignées en cuir ou autre) et de l’accessoirisation (bagagerie), un Brompton classique se transforme en un objet de mode ou de luxe.
Ainsi Brompton a développé en partenariat avec la Marque « Barbour » une série limitée qui s’adresse aux fans de la marque. C’est une façon de promouvoir les vélos Brompton en direction des aficionados de Barbour, et de promouvoir la marque Barbour auprès des utilisateurs de Brompton.
Des contrefacteurs ont essayé à plusieurs reprises de copier ce célèbre vélo pliant ; il y a quelques années, le Taïwanais qui a créé le Flamingo a été accusé de contrefaçon. Le pliage du Brompton est tombé dans le domaine public. Brompton défend à présent son originalité sur le sujet du design. Le design du cadre du Brompton est protégé, ainsi personne n’a le droit de commercialiser un vélo qui lui ressemble visuellement.
Le fabricant anglais a ouvert des boutiques dédiées à ses vélos, les « Brompton Junction ». Ainsi aujourd’hui une quinzaine de boutiques Brompton ont ouvert dans les plus grandes métropoles :
- En Europe : Londres, Paris, Barcelone, Milan, Amsterdam, Hamburg, Munich
- En Asie : Tokyo, Beijing, Chengdu, Kobe, Shangaï, Suzhou
Brompton est une marque qui est de plus en plus omniprésente dans les grandes villes, et pas seulement : certains ont choisi de partir en voyage autour du monde avec ce type de vélo. La communauté Brompton est très active.
Voir les vélos pliants Brompton
Riese &Müller
Riese & Müller est né dans les années 90 ; la philosophie de la marque réside dans la conviction de faire le meilleur produit pour le cycliste. Le travail d’équipe et un management humain et ouvert caractérisent cette marque.
Attachés à un design et à une innovation permanente, les créateurs de Riese & Müller ont été lauréats de différents concours. Leur création du vélo pliant Birdy a notamment reçu l’IF product design award en 2006, une belle consécration.
Le Birdy a la particularité de proposer une suspension intégrale avec un élastomère spécifique conçu par la marque allemande. C’est le seul vélo pliant qui existe sur le marché qui ne possède pas de charnière de pliage au niveau du cadre, mais uniquement des pivots de suspension, qui sont aussi appelé « lips ». Le choix du mode de pliage est particulier puisqu’il se fait sous le cadre ; on peut considérer qu’il est peu conventionnel et un peu délicat, mais on s’habitue rapidement au système lorsqu’on le pratique au quotidien.
Riese & Müller n’est pas un spécialiste du vélo pliant à proprement parler. La marque ne commercialise en effet qu’un modèle de vélo pliant (décliné en deux modèles : le Birdy et le World Birdy) et d’autres types de vélos comme des vélos électriques et un modèle de vélo cargo électrique.
Tern
Tern est l’une des dernières marques de vélo pliant qui a vu le jour. Née en 2011 après une séparation familiale entre Joshua Hon et son père, David Hon, le père de la marque Dahon. Joshua et David ont travaillé plusieurs années ensemble, puis David a décidé de créer sa propre marque de vélos pliants, très inspirée de la marque fondée par son père, mais avec une volonté de se démarquer sur certains points.
Josh Hon ne souhaite pas se positionner sur le domaine de l’ultra-compact, il reconnait simplement la complémentarité des vélos Tern et des vélos avec un diamètre de roues inférieur (16-18 pouces), comme Brompton. Ainsi, Tern propose des vélos avec des roues de 20, 24 et 26 pouces. Il souhaite que ses vélos soient aussi performants, confortables, ergonomiques que des vélos classiques.
Basée à Taipei, Josh Hon est entourée d’une équipe d’ingénierie très qualifiée. La marque a pour objectif de développer les axes suivants :
- la qualité des vélos produits
- la qualité de service aux revendeurs et aux clients finaux.
- la qualité de pilotage et le rendement
- la qualité des éléments de pliage avec des fonctionnalités intégrées au vélo
- l’innovation : Tern cherche en permanence à développer de nouveaux brevets, à travailler en co-branding (par exemple récemment avec Ekocycle qui fait la promotion de la réduction des déchets en particulier par le recyclage.
- le travail en partenariat avec des marques comme Xtracycle pour créer des vélos uniques, comme le Cargo Node.
En effet, l’un des soucis identifiés chez Dahon était la difficulté à s’approvisionner sur des pièces détachées, élément essentiel de durabilité d’un vélo.
Joshua Hon est parti du principe qu’il était indispensable de faciliter cette gestion des pièces détachées. Ses équipes ont donc travaillé à améliorer cet axe avec brio de trois façons :
- les vélos sont conçus avec moins de pièces spécifiques
- les pièces spécifiques sont utilisées de façon transversale dans toute la gamme
De cette façon, la marque a pu constituer des stocks cohérents de pièces de rechange et peut les livrer rapidement à ses importateurs. Ceux-ci doivent aussi avoir un stock sur les pièces les plus demandées.
Cette réussite de Tern est visible : la marque est présente dans plus de 70 pays et continue à se développer à grande vitesse. Pour Josh Hon, il reste encore beaucoup à faire et le terrain du vélo urbain est encore presque vierge par rapport au vélo sportif.
Son travail de lobbying afin de convaincre de la pertinence de la marque se fait aussi en étroite relation avec les revendeurs : les importateurs sont très présents auprès des boutiques. Ils les accompagnent par des formations, un suivi rapproché et la possibilité d’utiliser un vélo Tern à titre personnel (ainsi, il n’y a pas de meilleur moyen de convaincre ; c’est le programme « Bike to work » proposé par Tern).
Ahooga
Commençons par expliquer ce drôle de nom : les concepteurs belges de ce modèle de vélo pliant sont des inconditionnels des dessins animés de Tex Avery : le nom est dérivé de l’onomatopée « ahooga » qui désigne le bruit du klaxon de voiture des années 20 si caractéristique des cartoons américains. Ce fameux son avait été détourné dans les dessins animés de Tex Avery comme le cri du loup, enflammé à la vue de femmes séduisantes. Sa langue se déroulait… et les créateurs d’Ahooga ont replacé ce clin d’œil sur leurs vélos : le garde-boue est une languette qui se déroule, comme la langue du loup. De plus, la marque recommande à chaque « Ahooger » de lancer ce fameux cri de guerre lorsqu’il croise un autre vélo pliant Ahooga sur son chemin !
Ahooga est donc une marque belge, qui conçoit des vélos pliants électrique depuis sa création, en 2015. Ultra-légers (13 kg avec l’assistance électrique et la batterie), pratiques, stables, ils se définissent comme des hybrides, parfaits pour la ville. En effet, l’assistance électrique est faite pour être utilisée uniquement lorsque nécessaire.
Au niveau de la conception, les vélos Ahooga sont durables dans le temps car le cadre ne comporte aucune charnière (garantie de 5 ans). La compacité s’obtient grâce à une association de pliage et de démontage de la roue avant. Ce système astucieux permet de plier/déplier le vélo en 10 secondes. Ils sont produits en Europe et ont été récompensés pour leur design par le « German Design Award » en 2018.
Une large gamme d’accessoires complète ce vélo pliant de façon à ce que tout cycliste puisse utiliser un Ahooga sans changer ses habitudes (housse de transport, sacoche avant, siège enfant, etc.).
Moulton
Le nom de la marque vient de son créateur, Alex Moulton, qui était ingénieur. En 1962, il lance son premier vélo, avec des innovations admirables, clairement issues de son savoir-faire en ingénierie automobile. Ses objectifs sont de réaliser :
- un vélo apportant autant d’efficacité qu’un vélo classique, mais avec de petites roues
- un vélo tout suspendu
- un vélo avec un cadre mixte, une vraie nouveauté pour l’époque.
La première usine voit le jour en Angleterre, à Bradford-on-Avon, et Moulton transmet la fabrication pendant une dizaine d’années à la marque Raleigh afin de pouvoir travailler au développement de son vélo démontable. C’est une période pendant laquelle le vélo évolue afin de gagner en performance et le vélo AM (Alex Moulton) devient un concept en soi.
De nombreux coureurs cyclistes, parmi lesquels Jim Glover, Dave Bogdan et Richard Grigsby, utilisent des vélos Moulton avec succès.
En 1990, le Moulton APB (Bicycle All Purposes) est fabriqué sous licence par Pashley. Ce vélo est destiné à tous les usages ; véritable vélo à tout faire pour le cycliste urbain comme pour le grand voyageur, il doit pouvoir rouler partout, sur route ou bitume.
Ainsi, des voyageurs à vélo ont relevé le défi de partir faire le tour du monde sur un vélo pliant Moulton ; ses petites roues lui donnent un dynamisme et une réactivité sans pareils et son côté compact permet de l’emmener partout avec soi.
Pour démonter son Moulton, il suffit de quelques secondes et d’un multi-outils ; ainsi, il prendra un minimum de place puisque tout se détache : selle, pédales, guidon et roues.
Dahon
La marque Dahon existe depuis 1982, créée par les frères Hon. David T. Hon est physicien de formation, quant à son frère, il est ingénieur. Le siège de Dahon est situé en Californie du Sud. David T. Hon rêvait de mettre un point un vélo portable, compact et capable de se glisser simplement dans un bus ou un métro. Il a eu de la difficulté à trouver des partenaires et a donc développé lui-même sa marque.
En moins d’un an, les premiers vélos sont produits et la marque a déposé de nombreux brevets ; à ce jour, elle n’en compte pas moins de 200.
Dahon conçoit des vélos pliables avec des roues d’un diamètre de 16 à 24 pouces ; elle a été couronnée de succès lors de concours de design, et elle indique que plus de 5 millions de ses vélos sont en circulation.
Aujourd’hui, la plus grande partie de la production a lieu en Asie (Shenzen et Taiwan) et depuis 2012, Dahon a relocalisé sa production à destination de l’Europe en Bulgarie (Plovdiv).
Dahon a contribué à faire d’un vélo qui se présentait comme un produit de niche, un véritable vélo pour le quotidien, facile à rouler et à transporter.
Mobiky
Le vélo pliant Mobiky est particulièrement utile quand on souhaite un pliage très rapide (c’est un pliage mode « lit-parapluie », à la verticale, en particulier quand on va monter dans un transport en commun).
La marque existe depuis 2003 avec une fabrication en Chine. En 2010, Pascal Baisnée rachète cette société et se lance pour défi de faire l’assemblage en France, dans la Manche. Depuis, il l’a revendue à Easybike.